Départ à la retraite de Gilbert Véron

Juin 13, 2013 | 3e circonscription, Actualités | 0 commentaires

 Il y avait beaucoup de monde et d’émotions, lundi après-midi à l’hôtel de ville, à l’occasion du pot de départ à la retraite de M. Gilbert Véron, Secrétaire Général de la Ville de Grenoble. Élus, collègues, amis… avaient tenu à être présent pour souhaiter « bon vent » à Gilbert qui a consacré 17 ans de sa vie à la Ville de Grenoble. Je vous invite à prendre connaissance du discours que j’ai prononcé à cette occasion.

 

Gilbert …

17 ans !

17 années de travail partagé dans cet Hôtel de Ville …

17 années d’entente fructueuse que je souligne et salue d’emblée parce qu’au moment où nos routes vont se séparer (ou plutôt j’espère s’éloigner seulement un peu), c’est au fond ce qui compte avant tout.

Des années de compagnonnage cordial, confiant et solide.

Des années pleines de passions, d’envies, de projets, d’action… des années aussi – et personne ici ne me démentira, surtout toi -, marquées par des interrogations, des doutes, des désillusions, des coups de fatigue, et même – parfois – des moments de découragement.

Il en va ainsi de la vie en général et de l’action publique en particulier.

Nous le savons tous les deux : le regard que tu poses sur tout cela est aussi averti qu’il peut l’être. Il est d’autant plus avisé, d’ailleurs, qu’il ajoute à l’expérience le goût précoce pour l’Histoire, ta discipline de prédilection.

Avant de m’arrêter sur les années consacrées à la commune, la tradition veut que je fasse le rappel de ta carrière. En remontant le temps, j’ai noté qu’elle était composite mais finalement très cohérente avec ce qu’on connaît de tes dispositions personnelles, où le goût de l’autre tient une place essentielle.

Pendant 5 ans, tu as donc commencé par enseigner l’histoire et la géographie en France puis comme coopérant au Gabon. Tu as ensuite été délégué permanent du Comité National des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire. Avant de rejoindre Bruxelles comme secrétaire général du Forum Jeunesse des Communautés Européennes de 1979 à 1981.

1981 : une rupture, pour toi comme pour beaucoup d’autres, puisque tu deviens assistant parlementaire à la faveur de la « vague rose » qui a suivi l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République. En 1983, tu es chargé de mission auprès de Louis Mermaz,   Président de l’Assemblée Nationale.

Et puis en 1985, tu gagnes le département de l’Isère qui aura désormais tes faveurs. D’abord secrétaire général du District de la Tour du Pin puis, de 1987 à 1995, directeur général des services de la Ville de Saint-Egrève.

En 1996, tu entres à la Ville de Grenoble. Pendant trois ans, en lien étroit avec Bernard Soulage, directeur général des services,  tu diriges le service Juridique – ce qui n’était pas une mince affaire quand on se rappelle le contexte de l’époque.

En 1999, à la demande de François Langlois, nouveau directeur général, tu succèdes à Claire Germain comme Directeur Général Adjoint du Département qu’on appelait alors « Vie Quotidienne » : vaste direction qui regroupait les secteurs de la Culture, des Relations Internationales, du Sport et de l’Education/Jeunesse.

Des thématiques qui sont chères à l’homme de culture, mais aussi au sportif et au grand connaisseur des questions de coopération décentralisée que tu es.

Il est toujours délicat de ramener à un seul les réalisations qui ont marqué une époque. Entre conception, préparation, décision, financement, concrétisation … Le temps politique est long. Les époques se confondent dans un continuum constitutif de la cohérence de l’action dans la durée.

De cette période, je citerais tout de même le long travail que tu as mené « dans l’ombre » pour mettre aux normes le très imposant patrimoine culturel, sportif, scolaire et socio-culturel qui a fait – et fait encore – la réputation de Grenoble. Dans le même ordre d’idée, j’évoquerais le plan de restructuration des Bibliothèques qui porte ses fruits encore aujourd’hui.

Et puis je veux citer des réalisations emblématiques auxquelles tu as activement participé  : la maison de quartier Villeneuve, le plan Spectacle Vivant, la MC2, le gymnase Europole, la Cité Scolaire Internationale, la Chaufferie Le Ciel, le Cinéma Chavant… Et bien sûr ton engagement fidèle en matière de coopération décentralisée (Ouagadougou, Constantine et Sfax): nous revenons là à une préférence très ancienne…

A partir de 2002, dans des directions générales successivement pilotées par Stéphane Siebert et Gilles du Chaffaut, tu assureras un rôle très important dans des fonctions dites « support » …  le mot est explicite. Il s’agit bien de tout ce qui contribue à « charpenter » le service public et à permettre aux opérationnels de travailler dans les meilleures conditions.

Te connaissant comme on te connaît, on peut considérer qu’il y avait une forme de pari dans cette orientation de carrière. Alors que tu es pleinement dans la vie, dans la relation, dans la création, c’est au service de l’organisation que tu t’es alors consacré. Il fallait s’y attendre : tu ne t’es pas contenté de t’accommoder de cet apparent contre-emploi mais tu l’as complètement subverti en y investissant exactement ce qu’il faut pour réussir un processus de transformation même dans les mécaniques les mieux huilées : vision, humanité, optimisme, ténacité, constance… et une vraie combattivité, même habilement masquée derrière une affabilité légendaire.

Gilles du Chaffaut évoquera cette période mieux que moi. Je me contenterais d’évoquer la mutation d’Agir et l’élaboration du schéma directeur informatique dont je sais qu’il t’a beaucoup préoccupé (et occupé) avec ton vieux complice et ami Louis Marrocco. Ce travail d’ossature, de déconstruction-reconstruction, est pour beaucoup dans la performance actuelle du service public municipal. J’ajouterais le suivi du contentieux du Stade des Alpes, qui a représenté une rude épreuve pour nous tous. Et l’attention toujours active que tu as portée au travail de réseau avec les collectivités du bassin grenoblois et les grandes villes de Rhône-Alpes.

Au moment où tu quittes le monde professionnel pour entamer une nouvelle étape de vie, c’est donc une belle œuvre que je salue ici, dans toutes ses dimensions : visibles et moins visibles.

Pour certains, ce passage ne va pas de soi : le sentiment d’accomplissement est sans doute la chose au monde la moins maîtrisable.

On me dit que tu prends le virage avec l’entrain et le goût du bonheur qui te caractérisent. Que tu as des projets plein la tête, en particulier dans les domaines de la culture et de la solidarité internationale. Que tes proches sont bien décidés à user le plus affectueusement possible de ta liberté nouvelle. Que les amis t’attendent de pied ferme pour continuer les randonnées, les sorties en tout genre et surtout les  balades en vélo. Que tes enfants et petits-enfants prennent date pour les prochains voyages que tu aimes tant partager avec eux.

On me dit que la beauté sauvage de l’Ardèche et la somptuosité du Trièves ont pris toute leur place aux côtés des charmes de Grenoble dans ta vie.

Je me réjouis bien sûr que tu aies décidé de faire de Grenoble la base arrière de ta vie future : cette ville te doit beaucoup et je souhaite que tu en profites le plus complètement possible.