« Rien au monde ne vaut qu’on se détourne de ce qu’on aime »

Fév 10, 2014 | 3e circonscription, Actualités | 0 commentaires

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Beaucoup d’émotion ce lundi soir à l’occasion de ce qui restera mon dernier conseil municipal. Emotion partagée avec l’ensemble du conseil municipal et les nombreux Grenoblois présents que je tiens à remercier chaleureusement. Je vous invite à prendre connaissance  de mon intervention.

La question du sens taraude toutes les sociétés humaines.

Le politique ne peut pas tout, bien sûr, mais j’ai toujours considéré qu’il devait contre vents et marées tenir sa place et son rang de « producteur de sens » pour le monde. Et que son dépérissement ou sa déchéance étaient annonciateurs de catastrophes.

Ces mots peuvent paraître décalés. Pourtant, nous tous ici participons de ce dessein. Nous tous, à travers le mandat que nous avons sollicité et que nous exerçons, contribuons à cette quête de civilisation qui est un défi à relever au quotidien. Dans les plus grandes comme dans les plus petites choses.

En ouvrant ce qui sera mon dernier conseil municipal en tant que maire, je n’entends pas ce soir dresser un bilan de ce qui a été réalisé depuis 1995. Chacun en a sa lecture. Mais je souhaite vous dire que c’est dans cet horizon de sens, en fidélité avec mes valeurs et mes engagements, avec – je crois – tout ce que j’y ai mis d’enthousiasme, d’énergie et d’honnêteté, que j’ai voulu inscrire mon action tout au long de ces années. Et le ton plus personnel de mon propos de ce soir ne doit pas être compris comme un signe de distance par rapport à l’engagement collectif qui a été le nôtre, mais comme un signe du profond respect pour chacun, que je laisse libre, bien sûr d’apprécier ces 19 années passées.

Un horizon de sens qui nous est donné en partie en héritage ; soyons-en conscients et respectueux.

Que de fois ai-je rappelé par exemple que nous étions les héritiers d’une fabuleuse histoire industrielle, née dans la vallée du Grésivaudan, sur les flancs du massif de Belledonne et qu’il fallait nous en montrer dignes !

Il y a bientôt un siècle et demi que les premières turbines hydro-électriques étaient installées, à l’initiative des ingénieurs Aristide Bergès et Alfred Frédet. Ils venaient des Pyrénées et du Massif Central et comme beaucoup de Grenoblois d’adoption, mus par le goût d’entreprendre et la passion d’innover, ils allaient donner à notre région enclavée une destinée insoupçonnée. Avec la houille blanche, la « fée électricité » permettait à Grenoble de devenir, décennies après décennies, une ville scientifique, technologique, innovante, connue et reconnue dans le monde entier.

La véritable chance de Grenoble est d’avoir su développer les deux dimensions caractéristiques de toutes les grandes technopoles mondiales : une culture partagée d’échanges entre universitaires, chercheurs et entrepreneurs et une pluridisciplinarité avec les divers domaines investis.

C’est ce développement économique qui nous a permis d’accroître sensiblement l’emploi dans la région grenobloise et de dégager des ressources supplémentaires permettant de mener avec une certaine ampleur nos politiques sociales, environnementales, éducatives, culturelles ou sportives.

Une histoire qui donne du sens, parce que portée par des femmes et des hommes qui ont fait aussi Grenoble, souvent au prix de leur vie, toujours au nom des valeurs humaines, universelles.

Depuis 1995, les rencontres de la mémoire ont constitué pour moi des moments toujours forts, parfois bouleversants.

Des moments où l’on se sent immensément redevable de ceux qui ont fait face aux pires épreuves et les ont surmontées pour bâtir avec constance, avec vaillance, le beau pays dans lequel nous vivons, la ville magnifique qu’est devenue Grenoble.

Un pays de culture, de valeurs et de principes. Un pays pacifique. Un grand et beau pays, vraiment.

Une ville citoyenne, ouverte sur le monde, une ville que nous aimons au présent et au passé aussi. Un passé parfois tumultueux, souvent frondeur, dont on extrait sans peine les épisodes remarquables qui attestent son ardeur.

Mais que cherchons-nous à travers la remémoration d’événements tragiques longtemps après les faits ? Qu’y cherchons-nous quand la continuité du passage de la mémoire à l’histoire semble assurée ? Alors que l’Europe, vieux territoire de conflits, semble avoir retenu la leçon d’un 20ème siècle désastreux en hissant la paix au premier rang de ses objectifs depuis des décennies ?

Le magnifique courage opposé par les Grenoblois à la terreur et au crime au long de l’automne sanglant de 1943 a valu à notre Ville de recevoir la croix de l’ordre de la Libération. Quelle émotion pour moi de rappeler chaque année ces événements terribles et de commémorer l’honneur solennel rendu le 5 novembre 1944 par le Général de Gaulle à l’héroïsme de ces hommes et de ces femmes d’un temps qui s’efface !

Au nom de l’espérance par et pour l’homme, il nous appartient de dire et de redire que le 11 novembre 1943, l’esprit de liberté qui a soufflé sur notre ville a été plus fort que la défaite, plus fort que la peur, plus fort que l’humiliation. De dire et redire que ce 11 novembre 1943 témoigne de la force irrépressible de la conviction quand les ombres mortifères de la capitulation insinuent, quand la gangrène de l’indignité gagne, quand les valeurs sacrées de l’humanité sont en péril.

Pour contribuer, selon l’expression de Vladimir Jankelevitch, à la « méditation inépuisable » qu’appelle l’imagination criminelle nazie. Et qui hélas trouve sans cesse de nouveaux champs de déploration.

C’est ce que nous avons fait en hommage aux résistants, aux déportés. Déportés juifs livrés par le régime de Vichy aux nazis, à Grenoble hélas comme ailleurs, dont nous évoquons le souvenir chaque 26 juillet souvenir de la principale rafle de 1942. Déportés politiques, notamment les 400 d’entre eux qui ont été envoyés dans les camps à l’issue de la manifestation patriotique du 11 novembre 1943. Chaque 27 janvier, nous commémorons aussi fidèlement la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, cérémonies marquées toutes ces années par les témoignages poignants de mon amie Simone Lagrange, rescapée de l’enfer nazi. Dans le courant de mon premier mandat, j’avais par ailleurs souhaité la mise en place d’une Commission d’Enquête sur la spoliation des Juifs à Grenoble sous Vichy, qui a conduit à la publication d’un ouvrage sur l’aryanisation économique et les spoliations en Isère entre 1940 et 1944 avec l’inestimable concours de Tal Bruttmann qui fait autorité en la matière.

Je garderai également à l’esprit l’émotion et le recueillement de la communauté arménienne rassemblée chaque 24 avril parc Paul Mistral devant le Khatckar, inauguré en 1999 ; ceux de la communauté chilienne au rendez-vous annuel du 11 septembre, jour anniversaire de l’assassinat du président Allende en 1973 ; les rassemblements face à la plaque en mémoire de Toussaint Louverture et aux victimes de l’esclavage, au Jardin de Ville.

Car ne l’oublions jamais : la mémoire des violences du passé est aussi celle des promesses fondatrices. Et des promesses tenues. A nous d’engager encore et toujours dans cette voie les générations présentes et à venir.

Donner du sens, c’est chercher à développer la ville en poussant les feux de l’excellence pour tous et dans tous les domaines. Et quand je parle de développement, je ne pense pas seulement au monde de la production, à l’économie, à l’innovation scientifique et technique même si, vous le savez, je leur ai toujours attaché une très grande importance. Je pense à ce que l’on appelle le « développement humain » tel que le concevait notamment Emmanuel Mounier, un des éminents enfants de cette ville.

Chaque fois que nous agissons en faveur d’un meilleur accès à la culture, à l’éducation, aux soins, à la solidarité, à la formation, à l’emploi, à la justice, à la sécurité,  au sport, à la fête, à la mémoire collective ; chaque fois que nous agissons pour améliorer les conditions de logement, de transport, le lien et le dialogue social ; chaque fois que agissons pour favoriser le vivre ensemble, chaque fois que nous agissons pour plus d’accessibilité, pour la Petite Enfance (avec parler Bambin par exemple) ou pour nos aînés, chaque fois que nous agissons pour une meilleure compréhension du monde et pour l’acceptation de ses différences ; chaque fois que nous agissons dans le souci d’intégrer les problématiques politiques, économiques, sociales et environnementales … je considère que nous nous situons dans une perspective et une éthique humanistes.

Cette ambition, nous l’avons assumée, y compris parfois face à des oppositions actives ou insistantes. Je pense par exemple à l’opposition soulevée en leur temps par les abattages des arbres place de Verdun, la réalisation du Multiplexe Chavant, la construction du stade d’agglomération, la mise en œuvre avec nos partenaires des projets Minatec et Minalogic et certains programmes d’habitat et de rénovation urbaine. Je pourrais même évoquer la MC2.

Mais aujourd’hui, la sérénité est revenue sur pratiquement tous ces sujets.

Car le fait urbain s’impose  comme une réalité démographique et institutionnelle. Et on ne fait que redécouvrir, avec l’émergence des métropoles, le destin culturel, scientifique, sociétal et démocratique de l’humanité qui a toujours été porté, dans ses progrès émancipateurs, par les villes, les grandes villes. Ainsi d’Athènes, Rome, Constantinople à Paris, Londres, New York, Tokyo ou Shanghai, que de belles contributions à la légende humaine des siècles !

J’ai souvent rappelé que les deux valeurs qui m’ont le plus guidé au cours de ces 19 années, ce sont la réduction des inégalités et l’ouverture au monde et à ses cultures.

Ma famille politique, le Parti Socialiste, ma sensibilité personnelle, m’ont poussé à faire de la lutte contre les inégalités – inégalités sociales et territoriales – de faire de la lutte contre toutes les discriminations, un fil conducteur, un repère dans les priorités à donner à nos politiques municipales, qu’il s’agisse de la politique de la ville, des politiques de solidarité menées par le CCAS – j’en suis fier, des politiques de logement, des politiques d’insertion, des politiques d’accueil de tous …

Et puis, combien de fois ai-je évoqué au cours de ces 18 années passées la dimension internationale et multiculturelle de Grenoble, faisant écho peut-être à mon parcours de vie ? Etait-ce, dès lors, étonnant que cette ouverture au monde, à ses cultures, je l’ai voulue naturelle pour notre ville ?

Ainsi de la politique éducative, avec l’enseignement des langues étrangères dès le primaire, avec la réalisation de la cité scolaire internationale. Ainsi de la politique artistique enrichie des cultures du monde entier. Ainsi de la politique sportive ouverte à toutes les disciplines pratiquées aux 4 coins du monde. Cette dimension internationale de Grenoble s’est développée avec plus de 20 villes de par le monde, situées sur tous les continents, en dehors de l’Océanie. Occasion privilégiée de multiplier des échanges entre habitants, associations, quartiers, artistes, personnel hospitalier, services et élus.

Comment ne pas évoquer, même d’un mot, Ouagadougou et le bonheur d’avoir su et pu réaliser le Remdoogo, le jardin de la musique et l’ouverture de cantines scolaires dans les quartiers les plus populaires de la capitale du Burkina-faso ?

Comment regretter cette ouverture au monde dans une société où tout devient mondialisé, qu’il s’agisse de l’économie, de la solidarité Nord-Sud ou du changement climatique ? Ne sommes-nous pas ainsi mieux armés pour relever les défis actuels et s’inscrire dans la perspective d’une métropole humaine et attractive, capable de compter dans notre 21ème siècle ?

Mais la recherche de sens peut être plus pressante, plus critique, dans des circonstances exceptionnelles.

Je fais référence ici notamment  au terrible accident du 4 décembre 1995. Ce jour-là, dans le lit du Drac, six élèves de l’externat Notre-Dame sont morts avec leur accompagnatrice de la ville, pris au piège de la montée brutale des eaux provoquée par un lâcher d’eau du barrage en amont. Je l’ai déjà dit, mais je le redis : la pensée de ces enfants et de cette accompagnatrice ne m’a jamais quitté depuis. Et je tiens encore une fois à évoquer leur mémoire parce qu’elle m’oblige et m’obligera toujours en tant que responsable politique – et bien au-delà des seules décisions de la justice des hommes.

En pensant et repensant à ce rappel de Kahlil Gilbran « Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit. »

A certaines occasions, c’est avec la colère qu’il nous a fallu composer. Cela a systématiquement été le cas lorsque nous avons eu le sentiment que notre ville et ses habitants étaient injustement stigmatisés. Les événements de l’été 2010 et le traitement médiatique national qui a suivi m’ont à cet égard profondément meurtri. Pas sur l’évocation des faits. Pas davantage sur les mises en cause, les difficultés qui pouvaient être pointées et qui, pour une part, pouvaient être perçues comme fondées et qui nous ont conduits à faire plus et mieux. Mais pour les habitants de notre ville, de l’ensemble de nos quartiers. Des habitants pris au piège de la bêtise et de la violence de quelques-uns. Des habitants en attente d’encouragement et de réconfort. La municipalité a dû batailler depuis pour faire connaître le véritable visage de notre ville et de ses habitants, leur redonner confiance et les assurer, tous, de leur égale dignité.

Colère et incompréhension parfois, sentiment de responsabilité toujours. Mais jamais de lassitude. Jamais de découragement. Jamais de tentation de renoncement. Bien au contraire, c’est une volonté farouche qui nous a animés de ne céder en rien aux incivilités, aux provocations, aux atteintes aux personnes et aux biens, à l’économie souterraine …

Cela ne veut pas dire que nous avons toujours pu aller aussi loin que nous le souhaitions, que nous l’avons emporté dans l’ensemble de ces combats. Mais que nous avons été et que nous serons toujours du côté de ceux qui s’activent sans relâche sur le terrain du vivre-ensemble.

Un dernier mot avant de conclure, un mot peut-être encore plus personnel.

Je n’ai pas l’habitude de me livrer sur ce qui est devenu avec le temps une sorte de jardin privé, protégé du regard public. Mais, aussi, comment cacher que la montagne a été un élément déterminant dans  mon parcours ? Parisien, j’ai choisi Grenoble pour poursuivre mes études, attiré aussi, bien sûr, comme beaucoup de Grenoblois d’adoption, par ses montagnes, par cet environnement magique qui joue comme un aimant.

Devenu maire de Grenoble, je trouvais naturel et même symbolique de rester un alpiniste engagé. Et si cette partie de mon existence restera moins importante, par le temps consacré, en comparaison à mes activités professionnelles ou politiques, elle ne sera pas la part la moins précieuse de ma vie.

D’abord parce qu’elle m’a permis de vivre des moments forts avec mes enfants, tranchant avec le peu de disponibilité que j’avais pu leur réserver durant l’année, bien trop pris malheureusement par mes activités publiques.

Au total, des moments plutôt magiques, où l’on tutoie parfois le drame mais qui forgent une véritable passion de vie.

Les morts d’Antoine de Choudens, de Patrick Berhault, de Jean-Christophe Lafaille, de Jean-Marc Genevois ou de Ludovic Chaleas m’ont bouleversé.

Pour autant, en tant que maire, j’ai souhaité faire de la montagne une véritable source d’épanouissement pour tous, et d’abord pour les jeunes des quartiers, peu familiers de cet environnement pourtant exceptionnel.

L’opération « Jeunes en montagne » restera pour moi un engagement fort en direction de tous ceux qui découvraient, grâce aux moyens mis par la Ville, un univers qu’ils ne soupçonnaient pas.

Je me souviendrai longtemps de ce jeune garçon de la Villeneuve, arrivé épuisé au sommet des Ecrins, me disant « M. le maire, c’est trop dur ! » et quelques jours plus tard, croisé dans les rues de Grenoble, me confiant, les larmes aux yeux, « c’était le plus beau jour de ma vie ».

Et puis comment oublier ces rencontres avec tous ceux qui m’ont fait rêver un jour et que je voulais honorer comme maire de la capitale des Alpes: mes deux parrains René Desmaison et Robert Paragot, et puis Pierre Mazeaud, et Lucien Berardini, et Paul Keller, et tant d’autres…

Tous les passionnés de montagne, quelques soient leurs responsabilités par ailleurs, savent qu’escalader a une valeur ajoutée, celle de ne servir à rien, désobéissant à la loi du marché qui comprend des contreparties à l’investissement, au risque.

Cette fois, je conclus !

D’abord par une exhortation en direction de celles et ceux qui s’apprêtent à partir en campagne (quel que soit leur bord politique) et qui ne surprendra pas mes plus proches.

Ne laissons pas le politique dépérir !

Il y a des campagnes déshonorantes et puis il y a des débats qui sont dignes, qui tirent vers le haut même s’ils sont serrés. Pour cela, adaptons notre pensée, nos projets, nos discours et nos actes aux réalités du monde moderne. Participons à la vie des partis et à leur rénovation – car même imparfaits, même critiquables, ils sont indispensables à la vie démocratique. Contribuons au maintien de l’autorité du politique face à la technocratie et aux groupes de pression. Renforçons l’évaluation et le rendu compte…

Aujourd’hui, on parle souvent de crise là où on devrait parler de transition, de mutation. La réforme territoriale et le « tournant métropolitain » annoncent des changements importants pour notre bassin de vie qu’il s’agit de mener à bien avec ambition, inventivité, passion !  C’est une chance pour Grenoble qui sera la seule ville en France non capitale régionale à devenir une métropole, à l’exception de Nice, qui bénéficie du statut de la loi de 2010.

Les pôles urbains sont les catalyseurs de la croissance et du développement de notre pays. La création des métropoles, évolution institutionnelle et politique majeure, permettra de conforter notre bassin de vie en lui confiant de nouvelles compétences, en assurant la mise en œuvre de politiques publiques stratégiques et cohérentes à la bonne échelle en matière d’urbanisme, d’habitat, d’enseignement supérieur, d’économie ou encore de mobilité. Enfin, l’élection au suffrage universel direct des conseillers métropolitains telle qu’elle est prévue par la loi est une exigence démocratique pour une « collectivité » qui gérera des budgets importants et qui impacteront de façon majeure la vie quotidienne de la population.

L’enjeu est considérable. La bataille vaut d’être menée !

Enfin, je veux témoigner mon amitié, ma reconnaissance et ma confiance. Aussi différents que vous soyez, toutes et tous, élus membres du conseil municipal, membres de la direction générale, membres du cabinet, directeurs, chefs de service, agents de la collectivité, vous aurez chacun compté à votre façon, pour moi et les uns pour les autres.

Je ne peux saluer individuellement chacun d’entre vous. Une exception, peut-être, pour mes collègues d’équipe municipale depuis 1995, qui m’ont accompagné et qui passent la main à leur tour : Christine Crifo, Alain Pilaud, Jacques Chiron, Serge Nocodie, Jean-Philippe Motte, Florence Hanff, Marie-France Monery, Jacques Thiar, Bernard Betto.

Je veux aussi et simplement dire merci aux présidents de groupe qui ont permis d’avoir des échanges démocratiques et respectueux : Abderrahamne Djellal, Paul Bron, Patrice Voir, Philipe de Longevialle, Morad Bachir Cherif, Georges Lachcar, Bernard Betto, Hakim Sabri, Matthieu Chamussy, Nathalie Béranger, Olivier Roux. Un salut affectueux à mes deux Premiers adjoints, Annie Deschamps puis Jérôme Safar.

A tous mes DGS – dont je salue le dernier, Gilles du Chaffaut. A tous mes directeurs de cabinet – dont je salue l’actuel, Thomas Royer.

Une pensée sincère et chaleureuse à tout le personnel communal et à leurs représentants syndicaux pour leur dévouement, leur loyauté et leur générosité au service du public et de notre ville.

Je vis les dernières semaines de mon mandat. Jusqu’au bout, avec passion. Et émotion.

Que de fois ai-je entendu, avec beaucoup d’affection, des interpellations des Grenoblois : « Alors, Monsieur le Maire, vous nous quittez ? » Et certains plus insistants : « Vous nous abandonnez ! ». « Je peux vous embrasser ? On peut prendre une photo ? »

Je prends alors sur moi pour répondre sans laisser percer trop d’émotion tout en pensant à cette phrase d’Albert Camus dans La Peste : « Rien au monde ne vaut qu’on se détourne de ce qu’on aime ».