C’est avec inquiétude que j’avais appris la décision de l’Etat, annoncée le 13 octobre dernier, de procéder à la clôture des prescriptions vers les contrats d’accompagnement à l’emploi (CAE) et à la limitation des possibilités de renouvellement de CAE pour des personnes déjà salariées.
J’étais alors immédiatement intervenu auprès de Monsieur le Préfet de Région afin de lui faire part des craintes suscitées par cette annonce et de demander que des mesures d’exception soient prises, à minima pour assurer le renouvellement des contrats en cours.
Dans le contexte de crise économique qui frappe encore notre pays, il est en effet pour moi en effet inacceptable qu’une telle mesure puisse être mise en œuvre. Dans notre seul département, plus de 250 contrats ne pourraient ainsi être renouvelés alors même que les personnes concernées par ces contrats sont précisément les demandeurs d’emploi les plus en difficulté pour s’insérer sur le marché du travail. Des personnes en situation précaire mais volontaires et courageuses dans leurs
démarches d’accès à l’emploi, dont les efforts seraient anéantis. Outre une perte d’espoir voire une démotivation à l’annonce de cette nouvelle, ce serait leur situation sociale, professionnelle et financière qui serait en effet fortement impactée.
Une telle mesure serait également inacceptable pour l’ensemble des acteurs de l’insertion par l’activité économique. Des dizaines d’association évidemment mais aussi des collectivités ; la Ville de Grenoble emploie ainsi plus de 40 personnes en insertion. Cette décision entraverait également la capacité des structures à honorer les engagements pris auprès de leurs clients et de leurs financeurs et à court terme, la viabilité économique même des structures aurait pu être mise en cause par la baisse de leur chiffre d’affaires, voire de certaines subventions liées à un taux de retour à l’emploi ou à un volume
d’emploi.
Tels sont les arguments dont j’ai fait part à Monsieur le Préfet de Région. Je sais qu’une mobilisation importante des acteurs de l’insertion par l’activité économique s’est également organisée.
Une mobilisation collective qui semble avoir été entendue puisque j’ai été informé par Monsieur le Préfet de l’Isère du déblocage d’une enveloppe permettant de financer, à l’échelle de la région Rhône-Alpes, 2100 CAE d’ici la fin de l’année. Il s’agit évidemment d’une bonne nouvelle et je serais évidemment attentif aux modalités de répartition de cette enveloppe et au »fléchage » des priorités d’intervention mais aussi à ce que des garanties puissent nous être apportées sur la pérennité de ces financements pour 2011.