En tant que Président de l’Association des Maires de Grandes Villes de France (AMGVF), j’ai tenu à réagir à la suite du Comité interministériel des villes présidé hier par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
L’AMGVF se félicite de la démarche pragmatique et concertée retenue par le gouvernement, pour engager la réforme attendue de la politique de la ville. Mobilisation du droit commun via les conventions signées avec les ministères, contrat unique privilégiant une gouvernance intercommunale, concentration des crédits sur les sites les plus fragiles et engagement contractuel des départements et régions sont autant d’orientations dont se réjouissent les élus urbains.
La volonté par ailleurs affichée par le gouvernement de mettre l’accent sur les questions d’éducation et d’emploi va dans la bonne direction, en particulier dans le cadre de la scolarisation recherchée des enfants de moins de trois ans des zones urbaines sensibles et de la montée en puissance des emplois francs et d’avenir dans les quartiers.
« Malgré ces avancées, il reste toutefois des interrogations sur lesquelles les Maires de grandes villes souhaiteraient avoir des réponses »précise Michel Destot. Si le principe d’un plan de rénovation urbaine de deuxième génération (PNRU 2) à partir de 2014 semble acquis, les conditions financières de lancement semblent hasardeuses, alors qu’il manque encore six milliards d’euros pour boucler le programme en cours. Les collectivités locales et bailleurs sociaux comptent ici sur l’Etat pour prendre toutes ses responsabilités, dans un contexte de baisse historique des dotations aux collectivités locales, prévue pour 2014 et 2015.
En outre, il serait opportun de savoir quelles dispositions le gouvernement entend prendre pour ne pas abandonner trop brutalement certains territoires sortants de la géographie prioritaire, déjà particulièrement impactés par la crise industrielle. Les critères retenus pour les nouveaux zonages devront être clairement indiqués, afin d’éviter le flou et privilégier la transparence, en attendant de disposer de la liste des sites sortants et entrants, annoncée pour le début de l’été.
Enfin, l’AMGVF regrette que le gouvernement n’ait pas donné d’indications précises sur les délais de présentation du texte devant le Parlement. Il convient de souligner à ce titre que le principe d’une loi unique Ville, Logement et Urbanisme (contenant, entre autres, la réforme de la géographie prioritaire) serait plus pertinent que deux lois distinctes, comme cela a été annoncé hier. Le texte serait, d’une part, voté dans de meilleurs délais et, d’autre part, aurait l’avantage de présenter une vision intégrée, globale et transversale des enjeux sociaux et urbains, à l’image de la loi SRU de 2000.