Je présidais hier, mercredi 19 septembre, la Conférence des Villes, qui, sous l’égide de l’Association des Maires des Grandes Villes de France (AMGVF), a rassemblé plusieurs centaines de maires et d’élus locaux à l’Hôtel de Ville de Paris. Consacrée à la croissance et au développement économique, cette journée fut particulièrement riche grâce aux différentes tables rondes consacrées au partenariat entre Villes et Régions, à la question de l’investissement public et de ses financements, aux impacts de la révolution numérique pour les villes, à la réindustrialisation, à l’entreprenariat dans les quartiers et au développement des PME.
En conclusion de cette Conférence et en présence des représentants du Gouvernement, j ai, au nom de l’ AMGVF, énoncé les priorités, qui nous paraissent incontournables dans le cadre de l’acte III de la décentralisation, ou plutôt de l’acte I de la territorialisation, dénomination qui me parait plus correspondre à l’impérieuse nécessité de reconnaître et d’affirmer les vraies capacités des villes dans le developpement des territoires de notre pays.
J’ai ainsi rappelé en premier lieu le rôle crucial dans le développement économique des grandes villes et des grandes communautés ; elles constituent en effet, par leur concentration d’activités, le réel moteur de la croissance. Cela devra être pris en compte dans les réformes à venir, dans le cadre d’un partenariat avec les Régions, qui ne sauraient être les seules détentrices de la compétence économique.
La question des métropoles est également majeure et doit être envisagée au delà des simples seuils de population, qui ne reflètent pas nécessairement la réalité économique et territoriale de certaines agglomérations. Une place importante devra donc être consacrée à ces pôles dans le futur projet de loi.
J’ai enfin insisté sur l’enjeu majeur de la réduction des inégalités territoriales ; les systèmes de péréquation actuels doivent être refondés, en priorisant la croissance de la Dotation Urbaine de Solidarité (DSU) et la péréquation entre communes membres d’une même communauté. A cet égard, il importera également de revoir le mode d’élection des conseillers communautaires. Il sera nécessaire d’imaginer un dispositif électoral permettant à la fois de conforter le fait communal et de rendre plus démocratique et plus compréhensible pour les citoyens la désignation des conseillers communautaires.
La nouvelle étape de la décentralisation que le Gouvernement est déterminé à mettre en oeuvre est une occasion rare de revoir l’organisation territoriale française, dans le respect et la reconnaissance du rôle de chaque échelon territorial. A cet égard, les grandes villes ont un rôle majeur à jouer en termes de développemement économique, de croissance, et donc d’emploi. C’était l’objet de cette Conférence des Villes, qui fut, et je m’en réjouis, une grande réussite.