« De la bonne intention à la bonne gouvernance »

Sep 25, 2007 | Actualités | 0 commentaires

Effet de serre, changement des modes de consommation, raréfaction des ressources naturelles, destruction de l’environnement, réchauffement climatique… font aujourd’hui des préoccupations environnementales un enjeu qui dépasse tous les clivages politiques et appelle à la responsabilité collective. Le temps des prévisions et des démonstrations est révolu, l’action et la mobilisation de tous sont désormais une impérieuse nécessité. C’est le principal enjeu du Grenelle de l’environnement.

C’était également le thème d’un récent colloque auquel j’ai participé à Angoulême avec Dominique Bussereau, Ministre des Transports et Jacques Pellissard, Président de l’AMF. Colloque à l’occasion duquel j’ai fait valoir qu’il est indispensable que les villes et notamment les grandes villes jouent un rôle plus important dans la réalisation des objectifs en faveur du développement durable. C’est en effet en milieu urbain que les aspects environnementaux, économiques et sociaux s’interpénètrent le plus. Les villes concentrent de nombreux problèmes d’environnement, mais elles sont également les moteurs de l’économie: c’est en ville que se font le commerce et les investissements. Par ailleurs, 80% de la population française vit en agglomération où la qualité de vie est directement influencée par l’état de l’environnement urbain. A cet égard, il est important de signaler que la qualité élevée de cet environnement s’inscrit dans la priorité accordée à l’objectif de faire de nos territoires des lieux plus attrayants pour investir et travailler. Rendues plus attractives, les grandes agglomérations verront leur potentiel de croissance et de création d’emplois renforcé et c’est donc à plusieurs titres que les villes sont aujourd’hui indispensables pour relever le défi du développement durable.

C’est aussi dans cet objectif que je pense déterminant de renforcer les efforts engagés pour lutter contre les déplacements automobiles. Si dans de nombreuses villes, les voitures représentent en effet désormais plus de 70 % du transport mécanisé, c’est aussi dans les grandes villes que les progrès sont souvent les plus significatifs. Ainsi à Grenoble où depuis 2005, le nombre de kilomètre parcouru en voiture a diminué et la fréquentation des transports en commun en site propre comme des TER fortement augmenté. Je n’oublie pas non plus le développement et le soutien aux modes doux : vélo et marche à pied avec les vélos en libre service, le covoiturage, l’auto partage. Ces orientations politiques menées par nos collectivités visent à offrir une alternative efficace à la voiture en développant par le biais des PDU, la mobilité durable à travers l’intermodalité et le partage des voiries entre vélo, piétons, bus et covoiturage.

Pour autant, ces choix politiques indispensables se font à un coût qui sera bientôt insoutenable pour nos collectivités. Ils représentent près de 30% du budget des agglomérations et 25% de celui des Régions. C’est pourquoi dans le cadre du Grenelle de l’environnement, je défendrai que les nouvelles taxes sur l’usage de l’automobile soient aussi affectées aux collectivités. Je proposerai aussi, et nous aurons l’occasion d’en débattre prochainement lors du congrès de Gart, que les collectivités locales deviennent des autorités organisatrices de la mobilité durable.