Annulant mes engagements de mardi après-midi et mercredi, j’ai décidé de me rendre à Montréal auprès de Jocelyn et Marjolaine, mes amis québécois de longue date, parents de Jean-Philippe victime du terrible tremblement de terre qui a endeuillé Haïti il y a un mois.
Jean-Philippe a péri lors de la destruction du quartier général de la MINUSTAH, à Port-au-Prince, le 12 janvier dernier. Il aura consacré sa vie professionnelle aux Nations Unies pour venir en aide aux victimes des conflits armés de Bosnie, du Kosovo et de Gaza.
Au cours des dernières années, il travaillait en Haïti pour la stabilisation du plus pauvre pays d’Amérique.
Il avait l’âge de mon fils Matthieu avec qui il avait partagé des vacances, en camp d’été en Ontario. C’est un peu de la vie qui s’en va. Nous perdons avec Jean-Philippe un papa de deux magnifiques enfants, Emilie (3 ans) et Maxime Antoine (1 an).
Je n’oublierai jamais son beau visage. Il était devenu avec l’âge et l’engagement celui de le communauté internationale.
Comment ne pas être bouleversé en pensant à sa femme Victoria, avocate, elle-même engagée au sein des services de l’O.N.U. (ils s’étaient connus au Kosovo auprès de Bernard Kouchner) ?
Comment ne pas être ému en imaginant l’amputation que représente pour ses parents Marjolaine et Jocelyn, mes amis à vie, une telle disparition ?
Intelligent, relevant les défis les plus fous, généreux, enthousiaste, Jean-Philippe aimait par-dessus tout la vie, qui l’a quitté, bien jeune.
