Etats Généraux du Logement

Mai 5, 2010 | Actualités | 0 commentaires

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À l’initiative de l’Union sociale pour l’habitat, les Etats généraux du logement ont réuni hier à Paris l’ensemble des acteurs du secteur dans le but de remettre au Gouvernement des propositions pour améliorer la situation de logement en France. C’est une initiative à saluer, qui vise à susciter un véritable électrochoc. J’y ai participé, invité à prendre part à une table ronde en tant que Président de l’Association des Maires de Grandes Villes de France.

A l’heure où près de 100000 personnes sont sans domicilé fixe et où près de 3,5 millions de nos concitoyens font face à une problématique de mal logement, il devient urgent d’agir concrètement, d’autant plus que la politique du logement est un véritable enjeu de cohésion sociale, ainsi qu’un vecteur d’égalité des chances.

Or,  le secteur de l’habitat, pourtant pourvoyeur d’emplois non délocalisables, ne semble pas être une priorité gouvernementale, avec la baisse, en 2010, du montant des aides à la pierre aux collectivités locales et les incertitudes qui pèsent quant à la pérennité des fonds du 1% logement (récemment rebaptisé Action logement) après 2011, au service de la rénovation urbaine et de la réhabilitation de l’habitat privé. Force est de constater également que le droit au logement, pourtant proclamé à travers le vote du DALO en mars 2007, ne reste aujourd’hui qu’un droit formel.

Dans ce contexte, j’ai souhaité insister sur deux points principaux sur lesquels il me semble impératif d’agir. D’une part, il devient urgent de faire respecter la règle édictée, par l’article 55 de la loi SRU, de 20% de logements sociaux. Alors que nous fêtons cette année les 10 ans de cette loi stratégique, il apparaît inconcevable que des villes s’exonèrent encore de cette obligation, alors que d’autres supportent, plus que de raison, leur part de solidarité nationale. D’autre part, il convient de renforcer les moyens de l’Etat au service des opérations ANRU en cours (au-delà des 350 millions d’euros déjà consommés du plan de relance, décidés en 2008) et de préparer, dans les meilleurs délais, un programme ANRU 2. Il importe, dans ce cadre, d’être vigilants à ce que les prix du relogement ne soient pas exagérément élevés pour les familles, au risque d’écarter les populations modestes des cœurs de ville et d’agglomération et d’alimenter les innombrables et peu scrupuleux « marchands de sommeil ».

J’ai enfin évoqué trois dispositifs mis en place à Grenoble en matière de logement :
– le Loca ++, qui doit permettre de convaincre des propriétaires bailleurs du parc privé de remettre sur le marché des logements vacants à des loyers inférieurs au prix du marché en s’engageant sur une durée de 6 ans,
– le versement d’une allocation municipale d’habitation, qui vise à diminuer le taux d’effort pour le logement des familles à faible niveau de vie n’ayant pas accès au logement social et à améliorer le niveau de vie des familles durablement en situation précaire,
– la bourse d’échanges de logements, qui consiste en un site internet sur lequel des locataires qui souhaitent changer de logement s’inscrivent et peuvent se mettre en relation avec d’autres locataires qui ont le même projet.