L’Assemblée nationale a adopté hier soir le projet de loi portant engagement national pour l’environnement, dit « Grenelle 2 », suite aux travaux de la Commission mixte paritaire. Pour ma part, je regrette le manque d’ambition de ce texte et le recul du Gouvernement et de sa majorité en matière d’écologie et de développement durable.
Adopté à la quasi unanimité en 2008, le Grenelle 1 se caractérisait par un travail préalable de large concertation (j’avais d’ailleurs été nommé Co-président du COMOP « Transports urbains et périurbains » aux côtés de Jean-Louis Borloo) et des orientations ambitieuses, même si ce premier texte ne contenait aucun engagement ferme et ne s’appuyait sur aucun financement. L’examen du Grenelle 2 – sans cesse repoussé – n’a pas eu le même sort : seuls les Députés de la majorité ont voté ce texte, l’ensemble des autres groupes parlementaires ayant dénoncé les lacunes du Grenelle 2.
Les financements sont loin d’être à la hauteur des enjeux. Le Grenelle 2 est en fait un rendez-vous manqué. Par ailleurs, l’importance du rôle des collectivités territoriales n’est pas assez reconnu dans ce texte, alors même qu’elles sont des acteurs majeurs de la lutte contre le réchauffement climatique et qu’elles seront demain en première ligne dans l’application sur le terrain des dispositions votées en matière d’urbanisme, de rénovation thermique des bâtiments, de transports, d’assainissement, de gestion des déchets … Cela est d’autant plus préjudiciable qu’elles seront aussi les principaux financeurs sur la période 2009-2020 : sur un coût estimé de 133 milliards d’euros, elles devront en effet apporter 71 milliards, soit 53 %, alors que l’État ne serait sollicité qu’à hauteur de 27 milliards.
Maire d’une ville récompensée des Rubans du développement durable et du Grand prix national EcoQuartier, j’invite donc le Gouvernement à prendre exemple sur les initiatives des collectivités territoriales, souvent exemplaires et innovantes en matière d’écologie et de développement durable, pour que les initiatives locales se transforment rapidement en préconisations nationales.