(CP) Le Dauphiné Libéré
C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai assisté à l’inauguration de l’exposition « La Spoliation des Juifs, une politique d’État en France (1940-1944) », qui s’est déroulée au Mémorial de la Shoah, le 30 janvier dernier, en présence de nombreuses personnalités et de mes collègues du conseil municipal Christine CRIFO, Jean-Michel DETROYAT, Jérôme SAFAR et Jacques THIAR.
Cette exposition est consacrée au processus d’aryanisation de l’économie initié par les Allemands et poursuivi en France comme dans l’ensemble des pays occupés jusqu’à la fin de la guerre. Les magasins « juifs » furent boycottés puis pillés et leurs propriétaires expropriés. En France, la loi du 22 juillet 1941 du gouvernement de Vichy empêchait ainsi les Juifs de gérer leurs biens professionnels.
Je tiens à saluer l’excellent travail du commissaire de cette exposition, l’historien Tal Bruttmann. A Grenoble, il avait rejoint la commission municipale d’enquête sur « la spoliation des biens juifs » mise en place dès 2001 avec l’appui de l’ensemble des groupes politiques. Notre ville avait été alors la première de France à avoir dressé un inventaire complet de la spoliation des biens juifs durant l’Occupation. L’exposition « Spoliés ! L’aryanisation économique en France 1940-1944 », réalisée par le Musée de la Résistance et de la Déportation en collaboration avec la Ville, qui s’était déroulée en 2010 dans l’ancien Palais de justice de Grenoble, place Saint-André, était le fruit de cet important travail.
« La Spoliation des Juifs, une politique d’État en France » à découvrir jusqu’au 30 septembre au Mémorial de la Shoah à Paris peut donc être considérée comme la déclinaison nationale de l’exposition grenobloise, et je suis très fier que notre ville, Compagnon de la libération, haut lieu de la Résistance, soit une nouvelle fois distinguée pour son travail de mémoire.
