La vente de logements HLM : une question complexe

Sep 26, 2007 | Actualités | 0 commentaires

JeanmaceLe conseil municipal de rentrée, lundi dernier, s’est tenu au lendemain d’un événement important, le Congrès de l’Union Sociale pour l’Habitat qui s’est déroulé la semaine passée à Lyon. J’ai donc souhaité évoquer la question du logement en ouverture de cette séance du Conseil municipal et faire part de mon sentiment quant à l’enjeu des discussions engagées entre le gouvernement et l’Union sociale pour l’Habitat, dont l’issue est essentielle pour Grenoble.

J’ai retenu principalement deux éléments positifs du discours de la Ministre du logement

– la nécessité absolue de construire davantage de logements avec l’annonce d’ un objectif ambitieux : 500 000 logements par an, dont 120 000 sociaux.

– la volonté de développer l’accession sociale à la propriété. C’est ce que nous avons déjà initié, ici, à Grenoble dans le quartier Teisseire avec 8 maisons réalisées par Grenoble Habitat et que nous poursuivons dans le cadre de l’aménagement de la Caserne de Bonne et des ZAC Teisseire-JO et Mistral.

Toutefois, je ne peux cacher mon inquiétude au sujet de la volonté gouvernementale de favoriser la vente de logements HLM, avec un objectif très ambitieux de 40 000 ventes annuelles.

A priori, nul ne peut y trouver à redire : quoi de mieux en effet que de proposer à des locataires sociaux de devenir propriétaires de leur propre logement ? J’y suis donc évidemment favorable sur le principe mais je reste prudent quant aux modalités de mise en œuvre. Le risque est grand, en effet, que les effets d’annonces génèrent des attentes et des illusions qui ne pourront être satisfaites. C’est pourquoi certaines règles simples doivent être respectées permettant principalement que les ventes de logement aux locataires soient totalement sécurisées et ne conduise pas les nouveaux propriétaires dans des situations dramatiques où ils ne pourraient pas faire face aux charges d’entretien ou de rénovation

Par ailleurs, comment ne pas craindre que le Gouvernement prenne le prétexte de ces futures ventes pour réduire  les financements qu’il apporte au logement social alors même qu’ils sont déjà très insuffisants ? Il est certain en effet que ce n’est pas le produit de ces ventes qui permettra de financer les logements sociaux nécessaires dans notre pays.

Il est à cet égard indispensable que les modalités de la vente soit définies en partenariat étroit avec les collectivités locales qui financent depuis longtemps la construction.

Loin des slogans, si nous voulons que la belle question de la vente HLM ne se transforme pas en grave désillusion pour nombre de nos concitoyens, il est donc indispensable et urgent que le Gouvernement engage une concertation avec tous les acteurs concernés – notamment les villes – et annonce qu’il renonce à la menace d’un passage en force au Parlement.

Pour résumer, je suis prêt à m’engager, et à engager la Ville de Grenoble et les offices HLM, dans cette démarche de vente de logements aux locataires à condition de le faire sans démagogie. C’est d’ailleurs ce que nous avons déjà mis en œuvre avec Actis à Teisseire ou la SDH au 130 galerie de l’Arlequin pour favoriser une plus grande mixité.