Il est difficile de ne pas aimer New York quand on est sensible à la société aux couleurs du monde, d’un monde soucieux de culture et d’innovation qui fassent sens pour tous et pour longtemps.
Avec Marie, nous aimons New York, parce que c’est devenu la ville où vit Marilia, notre fille avec son mari Damien, parce que c’est la cité par laquelle est entrée aux USA une partie de la famille fuyant les pogroms d’Europe de l’Est des 19ème et 20ème siècle.
Une semaine à new York c’est toujours l’occasion de replonger dans une ville en mouvement. Marilia et Damien habitent à East Village, quartier proche de Greenwich et TriBeCa, non loin d’East River le long de laquelle j’ai plaisir à courir le matin, même par temps froid, ce qui est souvent le cas à Noël.
Une semaine à New York c’est bien sûr l’occasion de découvrir les dernières expositions en vogue. Cette année, avec Man Ray, au musée juif, avec Kandinsky à Guggenheim et Robert Franck au Metropolitan, ce sont trois artistes d’exception qu’il nous est donné de redécouvrir, trois artistes d’origine juive et qui ont partagé leur vie entre ancien et nouveau monde, souvent à contretemps de l’histoire, comme en perpétuel dépassement de leurs propres origines.
Ainsi de Man Ray qu’il serait vain d’enfermer dans un concept artistique étroit, lui qui fut tour à tour peintre, photographe, sculpteur, cinéaste, poète et essayiste.
Ainsi de Kandinsky dont l’œuvre traverse un 20ème siècle marqué par les deux guerres mondiales et la révolution russe de 1917.
Ainsi de Robert Franck, photographe majeur des années 50 et 60, mais aussi cinéaste indépendant engagé. On lui doit ce regard critique, ironique et extérieur sur la société américaine qui a fait date avec la sortie de son ouvrage « The Americans ».
L’exposition du MOMA consacrée au Bauhaus (1919-1933) est une grande réussite. De Weimar à Berlin, en passant par Dessau, c’est l’histoire de la création architecturale et culturelle de l’entre deux guerres et l’histoire de l’Europe tout court qu’on redécouvre… Un mythe d’une étonnante actualité !
Les soirées furent plutôt musicales.
Avec un très beau concert au Lincoln Center donné par l’orchestre philarmonique de New York dirigé par le remarquable Alan Gilbert. Au programme : Webern, Mozart et Schumann. Que du bonheur !
Avec un trio américain de jazz (basse, batterie et piano) de belle facture (The Bad Plus) au Village Vanguard.Avec une soirée du 31 décembre entre amis et famille, et une émouvante prestation à la guitare de Damien et à la flûte d’une amie, Yaël Acher.
Marilia et Damien ont un tropisme pour Chelsea où ils aiment nous entraîner pour visiter les stylistes de Meatpacking et des art galeries, sans oublier le marché, décalé, innovant et toujours très sympathique.Cette année, Chelsea nous offrait la découverte de la High line, cette promenade suspendue qui participe à la revitalisation d’un quartier populaire de New York en y installant une dimension sauvage habilement maitrisée.
Une semaine si vite passée, véritable rupture salutaire au terme d’une année bien remplie avec son cortège de réussites mais aussi de tracas. Une semaine permettant de se préparer à une année 2010 que j’espère plus chaleureuse, plus porteuse d’espérance que la précédente.