Réforme territoriale : faire le choix de la solidarité

Avr 13, 2014 | Actualités | 0 commentaires

« L’événement a confirmé ce que la réflexion permettait de prévoir: on ne peut pas tout faire à la fois. Gouverner, c’est choisir, si difficiles que soient les choix. »

Au lendemain du discours de politique générale du premier ministre, ces mots de Pierre Mendès France résonnent à nouveau avec force dans les rangs de la majorité à l’Assemblée Nationale.

Les mesures annoncées par Manuel Valls, à commencer par la réforme territoriale en sont l’application concrète. La réduction à une dizaine du nombre des régions pour 2017, une nouvelle carte de l’intercommunalité correspondant mieux aux bassins de vie à l’horizon 2018 et la suppression des conseils départementaux pour 2021 sont autant de transformations nécessaires. Elles s’opposeront à l’inertie de l’administration, permettront d’élaguer le mille-feuille et d’éclaircir par là même les compétences et les rôles…bref il fallait les annoncer.

Cependant la manœuvre est délicate. L’annonce des 10 milliards d’euros d’économies à destination des collectivités territoriales, bien que nécessaire pour rétablir les comptes et favoriser la confiance, semble peu pertinente en l’absence d’une réforme de la fiscalité locale.

La refonte des territoires ne doit pas se faire sans politiques de solidarité. Les collectivités sont un bouclier social face à la crise. Leur développement économique par l’investissement est le premier moteur de la lutte contre les inégalités. Les efforts de réduction budgétaire ne peuvent donc avoir pour conséquence le tarissement de leurs ressources, cela est d’autant plus vrai dans une période de transformations qui vont bouleverser le fonctionnement de l’administration.

Ces évolutions doivent aussi intégrer la montée en puissance des espaces urbains et métropolitains au niveau mondial. La création des métropoles, évolution institutionnelle et politique majeure, permet de conforter notre bassin de vie en lui confiant de nouvelles compétences, en assurant la mise en œuvre de politiques publiques stratégiques et cohérentes à la bonne échelle en matière d’urbanisme, d’habitat, d’environnement, d’enseignement supérieur et de recherche ou encore de mobilité.

Une nouvelle page de la décentralisation doit s’ouvrir en 2014. L’élection en 2020 au suffrage universel direct des conseillers métropolitains telle qu’elle est prévue par la loi est une exigence démocratique pour une « collectivité » qui gérera des budgets importants et qui impacteront de façon majeure la vie quotidienne de la population.

Faire le choix de la décentralisation nécessite de faire le choix des moyens qui permettront de la réaliser.