Alors que l’Assemblée nationale a adopté cet après-midi le projet de loi relatif à la réforme des retraites à l’occasion d’un vote solennel, je vous invite à prendre connaissance du communiqué que j’ai adressé à la presse à ce sujet :
Le Gouvernement aura donc fait le choix délibéré de n’entendre ni les revendications des syndicats, ni les contre-propositions de l’opposition et encore moins l’inquiétude exprimée par nos concitoyens, notamment lors de la manifestation du 7 septembre dernier. Encore une fois, on ne peut que regretter que le Gouvernement n’ait pas saisi l’occasion qui lui était donnée de renouer la confiance entre la sphère politique, les représentants syndicaux et nos concitoyens en organisant une large concertation permettant de parvenir à un compromis social consacrant notre système par répartition.
L’examen de ce projet de loi à l’Assemblée nationale s’est fait dans des conditions très particulières puisque le Gouvernement avait déclaré l’urgence sur ce texte, ce qui a limité nos débats à 50 heures, avec moins de 20 heures pour le Groupe SRC, représentant pourtant le principal parti d’opposition de notre pays. La limitation de notre droit d’expression a connu son point d’orgue ce matin avec le refus du Président Accoyer de laisser s’exprimer 142 Députés pourtant préalablement inscrits. Il s’agit là d’une confiscation de parole d’une rare gravité.
Sur le fond, cette réforme n’est rien d’autre qu’une régression sociale qui refuse de dire son nom. Le Gouvernement et la majorité ont systématiquement rejeté les amendements issus de l’opposition, alors qu’ils avaient pour but de prouver qu’une autre réforme était possible. Aussi, le projet de loi adopté cet après-midi n’est malheureusement pas à la hauteur des enjeux car essentiellement comptable et se caractérisant principalement par son injustice ainsi que son iniquité. Le Gouvernement fait l’erreur de croire qu’il s’agit d’un problème démographique pouvant principalement être réglé par un recul de l’âge légal de départ à la retraite. Il est au contraire trop peu musclé sur la question de l’emploi des jeunes et des séniors, la pénibilité de certaines professions, la formation tout au long de la vie, les trajectoires professionnelles en dents de scie, les différences de niveaux et d’espérance de vie des retraités, les départs progressifs en retraite, les spécificités liées au déroulé des carrières des femmes …
Les Sénateurs socialistes poursuivront dès le 1er octobre prochain l’opposition à ce texte.