Au moment où le gouvernement et le Président de la République en appellent à la rigueur, on peut craindre que la politique économique menée dans les prochains mois ne se fasse une nouvelle fois au détriment des plus modestes, comme ce fut malheureusement trop souvent le cas ces dernières années.
François Chérèque a donc légitimement demandé la tenue d’un sommet social dans les plus brefs délais pour évoquer les mesures nécessaires pour relancer la croissance et l’emploi, en parallèle de la réduction de la dette. En effet, comme l’a rappelé Martine Aubry : « La France souffre d’un triple déficit : déficit des finances publiques, déficit d’emploi et déficit de compétitivité. S’attaquer à l’un, sans les deux autres est une impasse ».
Il est regrettable pour notre démocratie sociale qu’il ait fallu attendre que le Secrétaire général de la CFDT demande ce sommet pour que cette rencontre, qui aurait dû être naturelle, soit programmée.
Il faut maintenant que ce sommet débouche sur des solutions concrètes répondant aux difficultés que rencontrent nos concitoyens, et notamment en ce qui concerne le chômage et le pouvoir d’achat. Nous souhaitons en outre, comme Martine Aubry l’a proposé et dans le même sens que François Chérèque, revenir sur la défiscalisation des heures supplémentaires et imposer davantage les hauts revenus. En effet, s’il faut bien entendu mener une politique volontariste de réduction de déficits, il est tout aussi indispensable d’œuvrer dans le même temps pour plus de justice sociale, pour une meilleure répartition des efforts, et pour une politique de l’emploi et des salaires ambitieuse.
