Un amendement et une loi scélérate !

Sep 23, 2007 | Actualités | 0 commentaires

Jusqu’à présent, la loi française n’autorisait les tests génétiques qu’à des fins médicales ou de recherche scientifique ou après une saisine judiciaire, le plus souvent en matière criminelle. Si le Sénat confirme le vote intervenu cette semaine à l’Assemblée nationale, des tests génétiques pourront être utilisés pour autoriser ou non les regroupements familiaux.

Qu’il existe des fraudes dans ces procédures de regroupement familial est une réalité incontestable. Mais cette question et plus largement celle de l’immigration sont trop complexes pour être traitées de la sorte. Depuis 2002, c’est en effet la 4ème fois que le Parlement est appelé à se prononcer sur un texte relatif à la maîtrise de l’immigration soit une loi tous les 18 mois ! Autant dire que l’agitation législative est privilégiée à une analyse précise des contraintes, des difficultés et des moyens à mettre en œuvre pour accueillir correctement les nouveaux arrivants sur le territoire français.

Pour ma part, je me refuse à considérer comme des criminels ceux qui veulent quitter pauvreté, guerre ou famine. Je me refuse à traiter familles et enfants qui souhaitent rejoindre conjoint ou parents comme des assassins ! Ce n’est pas rendre service à l’humanité et à notre civilisation que de trahir ainsi ce qui fait depuis des siècles une des richesses de l’identité de notre pays et de notre nation.

Que l’on se comprenne bien, je ne suis pas angéliste ou irresponsable. Il importe de fixer des règles claires sur la maîtrise des flux migratoires et de veiller à leur application, y compris en recourrant à des reconduites à la frontière. Mais il importe surtout de nouer des partenariats responsables et exigeants avec les pays qui sont victimes de véritables exodes en accompagnant leur développement et leur modernisation, en assurant la formation de médecins, d’ingénieurs ou de cadres administratifs… Il faut enfin, évidemment, que la France reste une terre d’accueil et d’asile possible pour ceux qui quittent des pays où leur vie est menacé.

Enfin, parce que je suis scientifique de formation, cette loi m’est encore plus insupportable. Je refuse en effet de voir la science ainsi mise au service de la répression. De telles orientations ne peuvent provoquer que crainte ou opposition aux avancées technologiques et scientifiques.