Audition de Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés

Jan 18, 2017 | A l'assemblée, International | 0 commentaires

Très intéressante audition de Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

Il faut savoir qu’il y a aujourd’hui 65 millions de réfugiés et déplacés dans le monde entier, en relation avec de multiples conflits, des causes très diverses et souvent mêlées, de plus en plus de flux mixtes, et surtout des solutions de plus en plus difficiles à élaborer.

Les crises les plus importantes concernent la Syrie et l’Irak, qui engagent 30% des ressources du Haut Commissariat, avec 5 millions de réfugiés, nombre qui risque encore d’augmenter avec Mossoul. Et même si la situation en Syrie est extrêmement difficile, l’action humanitaire doit rester prioritaire.

En Afrique, c’est le Sud Soudan qui reste le plus préoccupant, avec des violences inouïes et sans espérance. La région du lac Tchad est aussi concernée, avec des réfugiés et des déplacés  ayant fui le Nord Nigeria.
La République Démocratique du Congo , la Gambie et le Tchad lui-même sont toujours des pays sensibles.

La France soutient politiquement et financièrement le Haut Commissariat. Mais l’Europe est appelée à être plus stratégique dans son implication dans les pays concernés et dans les pays voisins. Il faut intervenir plus massivement et de façon plus ciblée. C’est pour la France, une incitation qui pourrait impliquer l’AFD.
L’Europe doit aussi améliorer la qualité de l’accueil des réfugiés sur son sol.

En réponse à mes interpellations, Filippo Grandi déclarait que la situation s’est beaucoup améliorée par rapport aux années 70 en Asie et en Amérique du Sud, grâce notamment au progrès économique et au développement de la démocratie.
Concernant les déclarations de Trump, les préoccupations sont grandes, sur le financement (les États-Unis contribuent aujourd’hui à hauteur de 40 % du budget global de 1,5 milliard de dollars) et sur la réinstallation des réfugiés aux États-Unis (100.000/an sous Obama). Le risque est que ce soit les plus vulnérables qui soient les plus pénalisées par de telles orientations.