Les 5èmes rencontres internationales « Divercities » avaient lieu vendredi dernier, sur la belle place St André de Grenoble. Tous les deux ans, c’est avec beaucoup d’intérêt voire un peu d’impatience que je viens découvrir, comme des milliers de Grenoblois, le travail commun de jeunes musiciens provenant des villes sœurs de Grenoble aux 4 coins du monde.
Durant une semaine et demie, 10 groupes venus de 10 villes jumelées avec Grenoble, travaillent de concert sous la direction de Pierre Feugier et de Jeanne Coudurier pour nous offrir un spectacle unique le temps d’un soir.
Mais Divercities c’est aussi des moments d’échanges et de partages à l’auberge de jeunesse d’Échirolles où les jeunes musiciens sont logés, lors des animations pédagogiques, des jeux de rôles organisés pour apprendre à mieux se connaître, et depuis 3 ans lors des apéros-concerts à la Bobine du parc Paul Mistral.
J’ai souhaité que Marie, mon épouse, engagée depuis longtemps dans l’ouverture de notre ville au monde et à ses cultures, notamment à travers le comité de jumelage Grenoble – Kaunas en Lituanie, vous apporte son regard sur ce projet depuis sa création en 2005 :
«C’est en tant qu’animatrice du comité de Jumelage avec Kaunas que j’ai eu l’opportunité de participer à ce beau projet. Le rôle du comité de jumelage se situe avant tout dans l’accueil et l’accompagnement des jeunes. C’est ainsi que nous avons participé au démarrage et à la mise en place de « La biennale internationale »en 2005, qui deviendra plus tard « Divercities ».
L’expérience que vivent ces jeunes est unique, comme me l’a encore confirmé avec enthousiasme Austejia, la jeune chanteuse et trompettiste Lituanienne qui participait pour la deuxième fois cette année et disait combien l’évènement était important pour les jeunes de Kaunas. J’ai le souvenir de moments forts qui décrivent bien l’enrichissement qu’ont pu leur apporter ces rencontres cosmopolites.
Je commencerais par l’extraordinaire mélange musical issu de la communion des violons lituaniens et des percussions ouagalaises (Ouagadougou au Burkina Faso), dans des compositions d’une grande beauté durant les premières éditions.
J’ai le souvenir aussi d’un moment de grande solidarité. C’était en 2007 lors des tensions dramatiques dans les « territoires », les jeunes Palestiniens de Bethléem s’étaient rapprochés des jeunes Israéliens de Rehovot avec la complicité des burkinabés de Ouaga, toujours ouverts à la fraternité.
Puis une anecdote qui résume bien l’esprit de Divercities, en date de 2012, est le magnifique duo entre un jeune flûtiste traditionnel ouagalais et un saxophoniste venu de Phoenix dans l’Arizona. Un moment de recueillement où la musique, ce langage universel, liait l’un des pays les plus pauvres du monde à l’un des plus riches pour nous offrir une composition d’une très étrange beauté.
Divercities est aussi un évènement qui a grandement contribué à renforcer les liens entre Grenoble et ses villes-sœurs. L’édition de 2007 coïncidait avec l’anniversaire des 10 ans de jumelage entre Grenoble et Kaunas. Une grande délégation lituanienne était présente, ainsi que le maire de Kaunas pour ouvrir et participer aux festivités.
Cet évènement fait désormais partie intégrante du patrimoine culturel de Grenoble, comme aime à le rappeler le directeur artistique de Divercities, Pierre Feugier. C’est pour moi l’image d’une ville qui grandit en construisant du lien entre les peuples et les cultures pour mieux se comprendre. Un évènement qui ne saurait tomber en désuétude. »
