Intervenant avec André Vallini et Christophe Ferrari sur le thème « Régions et métropoles » à l’occasion du lancement de la campagne des régionales en Isère avec Jean-Jack Queyranne et Eliane Giraud, vendredi soir dernier à la Bastille, j’ai rappelé que si François Hollande avait voulu pousser les feux de la réforme territoriale au profit des régions et des métropoles, c’était principalement pour concourir au redressement économique du pays, pour rattraper le retard accumulé par les gouvernements précédents concernant les réformes nécessaires en matière de compétitivité et faute d’un récit crédible sur la mondialisation, les grands défis du 21ème siècle (économiques, sociaux ou environnementaux) étant tous planétaires.
Il faut donc s’engager avec détermination et de façon ambitieuse en articulant local et global pour redresser la situation au plan économique : avec une production industrielle qui n’a pas encore retrouvé son niveau de 2008, avec une frilosité en matière d’investissements matériels et humains des entreprises – dont beaucoup ont refait leurs marges grâce aux mesures gouvernementales – comme des collectivités territoriales, avec une crise du logement, trop rare et trop cher (30% de plus qu’en Allemagne).
Et puis, comment ne pas être interpellés par le drame des réfugiés qui fuient leur pays, leur patrie, pour échapper à la terreur, aux massacres, pour survivre.
Que nous disent-ils ? Qu’ils se tournent avec espoir vers l’Europe. Et en Europe, vers l’Allemagne, pour des raisons économiques, plutôt que vers la France malgré le niveau de sa protection sociale – contrairement aux déclarations du FN aujourd’hui relayées par la droite dure, malheureusement bien r
eprésentée par son leader en Rhône-Alpes-Auvergne.
Montrons-nous plus généreux, plus ambitieux. Accueillir 24.000 réfugiés en 2 ans dans nos 36.000 communes, c’est en accueillir 1 pour 3 communes !
Quel exploit au pays des droits de l’homme !
Que serait Rhône-Alpes, l’Isère et Grenoble, sans les Espagnols fuyant Franco, sans les Arméniens victimes du 1er génocide du 20ème siècle, sans nos amis chiliens après la mort de Salvador Allende? Que serait Grenoble, ville compagnon de la Libération, ville multiculturelle, si elle ne s’était pas ouverte au monde entier ?
Retrouvons le temps où l’on pouvait dire avec Benjamin Franklin: « Tout être humain a deux patries, la sienne et la France » !
