Des propositions socialistes pour l’enseignement supérieur – E-Orientations.com

Avr 19, 2012 | Actualités, Dans les médias, Innovation | 0 commentaires

Je vous invite à prendre connaissance de l’article publié sur le site internet e-orientations.com suite à la publication de mon dernier ouvrage « 2012-2017 : quel avenir pour l’enseignement supérieur et la recherche ? » :

Michel Destot, député-maire socialiste de Grenoble, publie l’ouvrage « 2012-2017 : quel avenir pour l’enseignement supérieur et la recherche?* ». L’occasion de revenir sur ses propositions en matière de formation et de vie étudiante, qui pourraient se concrétiser si François Hollande sortait victorieux de la présidentielle.

Michel Destot,Député-maire de Grenoble, qui prend volontiers les réalisations faites dans sa ville en exemple, veut faire du « triptyque enseignement supérieur-recherche-industrie » le levier de la croissance future de la France.

Pour ce qui est du premier volet de cette trilogie, Michel Destot souhaite gommer les inégalités – aussi bien entre les établissements qu’entre les étudiants -, faire de la jeunesse une priorité nationale, et placer le savoir français au centre de la compétition mondiale. Décryptage de deux de ses dix propositions.

« Développer la professionnalisation de l’enseignement en revalorisant les filières courtes »
Michel Destot propose, dans son ouvrage, de « donner un accès prioritaire aux IUT et aux BTS aux bacheliers professionnels et technologiques ». Oubli ou omission, il n’évoque néanmoins pas la disposition existante d’admettre de droit des bacs professionnels et technologiques avec mention bien ou très bien en BTS, et même en IUT pour les bacheliers technologiques.

Son constat reste néanmoins juste : actuellement les bacheliers professionnels et technologiques se concurrencent pour l’entrée en BTS, et voient les places en IUT monopolisées par les bacs S et ES, alors même que ces filières étaient avant tout prévues pour eux.

Autres pistes d’amélioration selon le député-maire : renforcer l’alternance et les enseignements en sciences humaines et sociales (SHS) dans l’ensemble de l’enseignement supérieur, et augmenter le nombre de licences professionnelles.

Concernant la très critiquée réforme de la formation des maîtres, il propose « d’avancer la date du concours (du M1 à la L3) et mettre en place dans les futures écoles supérieures du professorat et de l’éducation, pour les lauréats, des masters en alternance rémunérés incluant une véritable formation professionnelle, pédagogique et didactique ». Une première expérience en alternance dès la licence serait par ailleurs possible.

« Améliorer la condition étudiante, notamment par des aides financières plus importantes sur critères sociaux »
Avec 4 600 euros par an pour les boursiers de d’échelon le plus élevé, les jeunes les plus modestes, généralement contraints de travailler à côté de leurs études, n’ont pas les moyens d’étudier dans de bonnes conditions, constate Michel Destot. Il propose donc une allocation d’études « plus importante et plus incitative », qui « pourrait être complétée par un système de prêts à taux faibles », accordé par un organisme public et à ne rembourser qu’à partir du premier emploi en fonction du salaire.

Autre chantier : « un plan massif de construction de logements étudiants (réhabilitation de 50 000 logement étudiants et construction de 40 000 nouveaux logements) à l’accès facilité dès la première année », soit un nouveau « plan Anciaux » que l’on espère voir rencontrer plus de succès que le précédent.

Enfin, le député-maire qui, lors de la présentation de son ouvrage a promis l’abrogation de la « circulaire Guéant » en cas de victoire socialiste à la présidentielle, propose d’instaurer un système de visa, sorte de « droit au retour », « donnant la possibilité aux étrangers hors Union européenne ayant obtenu un master en France de revenir s’installer sur notre territoire pour développer un projet innovant ».

Les 10 mesures de Michel Destot pour l’enseignement supérieur et la recherche
1.Développer la professionnalisation de l’enseignement en revalorisant les filières courtes
2.Adopter une loi d’orientation de l’enseignement supérieur faisant de la lutte contre l’échec universitaire une priorité
3.Améliorer la condition étudiante, notamment par des aides financières plus importantes sur critères sociaux
4.Engager notre pays dans la définition d’une véritable stratégie européenne de recherche
5.Instituer un ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation industrielle (MESRII) chargé de mener à bien la nouvelle stratégie nationale et régionale de la recherche et de l’innovation
6.Mieux répartir et sécuriser les ressources des universités par des plans quinquennaux avec l’État et les régions
7.Dynamiser et rationaliser la carte de la recherche afin de renforcer l’attractivité de notre pays et de ses territoires
8.Faciliter le rapprochement entre les grandes écoles, l’université et les centres de recherche
9.Mobiliser des financements autour de thématiques nouvelles et de projets d’avenir
10.Réformer les dispositifs d’aide à l’innovation pour stimuler le développement d’établissements de taille intermédiaire innovants

* « 2012-2017 : quel avenir pour l’enseignement supérieur et la recherche ? ». Michel Destot, Fondation Jean-Jaurès, collection « Les Essais ».