L’assemblée parlementaire de l’OTAN, un événement majeur pour l’Albanie
C’est à Tirana, capitale de l’Albanie, que l’OTAN a décidé de tenir la session de printemps de son Assemblée parlementaire, en cette fin mai 2016. Il s’agit de se pencher, à dix semaines du Sommet de l’OTAN, sur les réponses à apporter aux grands défis auxquels sont confrontés les pays membres de l’Alliance : rapports avec la Russie, lutte contre le terrorisme, conflits permanents en Irak et en Syrie, prolifération des missiles et armes de destruction massive, déplacements massifs de populations, etc.
La situation en Albanie s’est grandement améliorée depuis que celle-ci s’est libérée, il y a vingt-quatre ans, d’un des régimes communistes les plus sévères que l’Europe ait connu. La transition vers la démocratie a été longue et laborieuse mais elle est aujourd’hui bien engagée.
Le pays a été admis à l’OTAN en avril 2008 et ses aspirations européennes prennent forme avec l’obtention du statut de pays candidat à l’Union européenne en juin 2014.
L’Albanie souhaite consolider la stabilité régionale en s’attachant à contribuer à l’apaisement des tensions entre la Serbie et le Kosovo.
Le Palais qui a accueilli l’Assemblée
C’est un petit pays d’un peu moins de 3 millions d’habitants sur 29.000 km². Le littoral albanais s’étend le long de la mer Adriatique et de la mer Ionienne et le territoire est à 70 % montagneux.
De pays le plus pauvre d’Europe, l’Albanie s’est hissée au rang des pays à revenu intermédiaire, grâce à un taux de croissance soutenu pendant plusieurs années, reposant sur le tourisme, l’agriculture, les secteurs textile et pétrolier.
L’Albanie a une diaspora importante (environ 3 millions de personnes, soit autant que de citoyens nationaux). Notons que l’élite de ces expatriés est partie s’installer aux États-Unis et au Canada, l’Europe n’ayant malheureusement pas accueilli les plus qualifiés, ni les plus vertueux…
Envahie à la fin du XIVème siècle par les Turcs, l’Albanie fait partie de l’empire ottoman jusqu’au début du XIXème siècle. Elle proclame son indépendance en 1912, et celle-ci est reconnue en 1919.
L’Albanie devient un protectorat italien en 1939 suite à l’invasion des troupes mussoliniennes. Après la Seconde Guerre Mondiale, Enver Hoxha prend le pouvoir et proclame, en 1946, la République populaire d’Albanie. Il instaure une dictature de type communiste et conduit peu à peu le pays à un isolement autarcique (rupture avec la Yougoslavie en 1948, avec l’URSS en 1961, avec la Chine en 1979). Enver Hoxha meurt en 1985 et l’Albanie s’ouvre à la démocratie dans les années 90 (victoire du parti démocratique albanais en 1992, et nouvelle constitution en 1998).
Pays très accueillant, l’Albanie, qui a beaucoup souffert sous Enver Hoxha, se révèle aujourd’hui comme une société multiconfessionnelle (musulmane, orthodoxe et catholique), unie et laïque.
Bernard Fitoussi, ambassadeur de France en Albanie et Gilbert Le Bris, Président de la délégation parlementaire française à la résidence
Les relations bilatérales avec notre pays sont excellentes et reposent notamment sur le souvenir du rôle de la France lorsque celle-ci avait institué un protectorat militaire dans la région de Korçë en 1916 et en raison de sa contribution à la formation de l’élite albanaise entre les deux guerres avec la création du lycée français de Korçë. Le dialogue politique de haut niveau est continu et confiant. Aussi l’Albanie est-elle devenue membre de l’Organisation internationale de la Francophonie en 2006.
Bernard Fitoussi, ambassadeur de France à Tirana a reçu la délégation parlementaire française à la résidence. Ce fut l’occasion d’échanges très intéressants avec un amoureux de l’Albanie.
Il a tenu à souligner les efforts faits par ce pays pour forcer son intégration dans l’Union Européenne. La France a une très bonne image mais souffre d’un niveau bien faible de ses échanges commerciaux avec l’Albanie. Notre ambassadeur nous a donc encouragés à redoubler d’efforts pour développer nos relations bilatérales avec ce beau pays.
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