Audition en CAE du Secrétaire d’État au Développement et à la Francophonie

Juin 10, 2016 | A l'assemblée, Actualités, International | 0 commentaires

Il y a quelques jours, le Secrétaire d’État en charge du Développement et de la Francophonie, André Vallini, a été auditionné par la Commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée Nationale.

André Vallini auditionné en CAE

André Vallini auditionné en CAE

En préambule, André Vallini a tenu à dire que la France ne fait pas assez en matière de développement. C’est pourquoi l’Agence française du développement (AFD) va augmenter de près de 50 % ses moyens en aides et prêts.
Par ailleurs, le bilan d’Expertise France est bon, la fusion a bien fonctionné et l’influence française a progressé. De même, la Francophonie a été un élément essentiel dans le succès de la COP21. Mais, pour le Secrétaire d’Etat, il faut faire plus en matière d’éducation, et notamment dans les pays en crise ou bien dans les camps de réfugiés.

Pour ma part, j’ai attiré l’attention du Secrétaire d’État sur l’évolution souhaitée de l’AFD. On peut se réjouir du rapprochement avec la Caisse des dépôts, avec les perspectives d’augmentation des aides et des prêts. On peut également se réjouir de la nomination de Rémy Rioux à la Direction Générale de l’AFD, avec une claire vision stratégique.
Cependant, il faut avancer sur les priorités de la France. Quels pays cibler en priorité ? Burkina Faso plutôt que Chine, par exemple ? Quelles thématiques privilégier ? Éducation, santé, ville durable…

Dans le domaine de la Francophonie, il importe d’affirmer sans faiblesse une forte ambition linguistique et culturelle, et spécialement en matière d’éducation, y compris en attirant dans les universités françaises les meilleurs étudiants étrangers.
Il convient aussi de se servir du levier francophone pour pousser les feux de l’influence française dans le domaine économique et politique. En République Démocratique du Congo, par exemple, premier pays francophone du monde avec 75 millions d’habitants. À Kinshasa, première capitale francophone du monde avec ses 12 millions d’habitants (et peut-être 20 millions dans dix ans), où je me suis rendu la semaine dernière, il est grand temps d’intervenir plus fortement sur le plan de l’éducation, mais aussi en matière de développement urbain durable. Sur ce dernier point, la France dispose des meilleurs experts et opérateurs mondiaux dans le domaine (eau, assainissement, énergie, transports…). Il serait paradoxal qu’elle n’en tire pas profit, au bénéfice aussi, et bien sûr, des pays les moins avancés.