Audition de Jacques Audibert sur l’Ukraine par la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale

Mai 14, 2014 | Actualités, International | 0 commentaires

Alors que la Russie menace de couper l’approvisionnement en gaz de l’Ukraine dès le 3 juin, et que vient d’être voté un « référendum sur l’indépendance des républiques populaires » dans la Région du Donbass à l’Est de l’Ukraine, l’audition de Jacques Audibert le 8 mai dernier par la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale, prend tout son sens.

Le Directeur Général des affaires politiques et de sécurité au Ministère des Affaires étrangères, a pu nous éclairer sur la situation en Ukraine et la politique de la France à cet instant. L’audition à huis clos ne me permet pas de vous faire partager l’intégralité des échanges, mais simplement d’évoquer les lignes directrices nécessaires pour comprendre l’action de la France dans ce conflit.

La position de la France a été de tracer les voies d’une sortie démocratique. La France fut à l’initiative du vote des Nations Unies dénonçant la validité du référendum qui s’est tenu en Crimée le 14 mars dernier, devant acter le rattachement de cette région ukrainienne à la Russie. Ce scrutin, je le rappelle, était à la fois contraire à la constitution de l’Ukraine et au Droit International. Seulement les difficultés d’établir des bases communes au sein du G8 ainsi que l’échec de la réunion de Genève le 17 avril dernier, n’ont pas permis à la situation de s’apaiser, aucun consensus n’ayant été trouvé sur l’organisation du scrutin présidentiel du 25 mai notamment. Par ailleurs une des causes principales de la dégradation rapide de la situation est le comportement de la Russie qui ne cesse de s’isoler.

Les référendums de ce week-end aux irrégularités plus que suspectées (aucun observateur invité, des hommes en armes présents dans de nombreux bureaux de vote, pas d’isoloirs dans d’autres, des bulletins non numérotés…contrairement aux normes en vigueur dans le pays), font du vote du 25 mai un enjeu majeur pour une sortie démocratique du conflit. La communauté internationale doit absolument s’engager sur la présence d’observateurs extérieurs pour surveiller l’organisation et la tenue de ce scrutin. L’élection libre et démocratique d’un ou d’une Président(e) légitimement élu(e) est l’unique voie possible pour une sortie pacifique de cette crise et la paix en Ukraine.