Audition du Chef d’état-major des armées françaises devant la Commission des Affaires Etrangères

Fév 12, 2015 | Actualités, International | 0 commentaires

Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées françaises

Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées françaises

 

La Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale auditionnait ce mardi le Général Pierre de Villiers, Chef d’état-major des armées.

Originaire de Vendée, membre de la grande famille de Villiers, il fit ses armes à l’école militaire supérieure de St Cyr. Il devint en 2009 général de corps d’armée après un parcours honorifique entre cabinets militaires du Premier ministre (en 2005-2006 et 2008) et commandements de terrain comme à Kaboul en 2006-2007 où il fut nommé Commandant régional de la force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) en Afghanistan.

Ses informations et son analyse de la situation des troupes françaises à l’international sont précieuses pour la représentation nationale.

Sur le contexte global, il y a une dégradation de la sécurité partout dans le monde. Pour autant, gagner la guerre ne suffit jamais. Il faut gagner la paix et ce n’est pas le plus facile compte-tenu de la complexité des situations. Le nombre de pays capables de porter ce double fardeau est de plus en plus faible.

Concernant les opérations extérieures de la France, 80% des effectifs sont au Sahel. Au Nord Mali, il y a une grosse instabilité liée au gros transit depuis la Libye. Boko Haram menace au Sud. Si 200 terroristes ont déjà été neutralisés depuis le début des combats dont beaucoup de responsables, il faudra jouer avec l’Algérie et le Nigeria pour l’emporter.

En RCA, le pire, c’est à dire un massacre inter-ethnique, a été évité. Grâce à Sangaris, les forces de l’ONU peuvent dorénavant prendre le relais de la France.

Au Levant, aux côtés des autorités irakiennes, nous sommes présents mais contrairement au Sahel où nous sommes leaders, ce sont les Etats-Unis qui mènent.

Il faut ajouter aussi que nous sommes présents au large de la Somalie contre les pirates, ainsi que dans le golfe de Guinée.

Enfin rappelons l’intervention sanitaire des armées françaises dans la lutte contre Ebola.

Sur notre modèle d’armée, pour le Général la volonté et l’engagement doivent s’associer à des moyens suffisants. Pour cela, il nous faut une capacité autonome d’appréciation, être capable de jouer la surprise et d’être foudroyant dans nos interventions.

Il faut donc faire des choix d’investissements, mais dans la cohérence.

A propos de la cohérence de notre outil de défense : la conduite des opérations nécessite des moyens, donc un budget avec une loi de programmation militaire à respecter. Attention au surcoût des opérations extérieures, aux aléas des ventes à l’export…

Enfin, le Général a souhaité évoquer le moral des armées. Il est excellent en opérations mais fragile au quotidien. Le soutien des responsables politiques est là essentiel.