Conseil d’administration de l’AFD du 26 janvier 2017

Jan 31, 2017 | A l'assemblée, Développement durable, International | 0 commentaires

Ce premier Conseil d’administration de l’année 2017 a été l’occasion pour Rémy Rioux, Directeur général de l’Agence Française de Développement (AFD), et pour ses équipes de faire un point sur l’année écoulée et sur les perspectives de 2017.
Exercice très intéressant mené avec clarté et pertinence.

L’année 2016 a été marquée par la poursuite de la croissance de l’Agence, avec 9,3 milliards d’euros d’engagements, une forte augmentation des fonds européens (500 millions d’euros), une majorité de projets en Afrique, et ce malgré un pilotage budgétaire un peu heurté…
2017 sera une année d’investissements, à horizon 2020.
Avec un budget en forte hausse (10,3 milliards d’euros d’engagements) permettant des investissements sensibles dans les RH, l’immobilier, et bien sûr les projets.
Plusieurs chantiers stratégiques sont lancés: climat, gouvernance, immigration, secteur privé, numérique, genre et vulnérabilité.

Je suis alors intervenu pour évoquer cinq points:
1) si la mission du Directeur général de l’AFD à Londres a révélé quelques préoccupations sur les engagements du Royaume-Uni en matière de développement, suite au Brexit, les déclarations de Donald Trump me paraissent autrement plus inquiétantes.
La position du curseur bi/multilatéral risque, en outre, d’en être profondément affectée pour la France.
2) revenant sur le chantier stratégique « immigration », je m’interrogeais sur le périmètre de la cible visée. Je rapportais, à ce sujet, les propos de Filippo Grandi, Haut-commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés, tenus devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, faisant état de sa vive préoccupation concernant le désengagement annoncé des États-Unis (responsables de 40 % de son budget). Je transmettais son souhait de voir les opérateurs européens en matière d’aide publique au développement, comme l’AFD, s’engager en direction des réfugiés et déplacés au nombre de 65 millions dans le monde, notamment pour des politiques d’éducation.
3) concernant les fonds européens, je me demandais s’il ne fallait pas profiter du retrait du Royaume-Uni, pour réorienter la mécanique d’attribution de ces fonds, actuellement projet par projet (procédure terriblement exigeante en temps, au détriment des grands projets) vers un logiciel de programmation plus globale.
4) nous nous réjouissons tous de l’augmentation des moyens et dotations de l’AFD. Nous avons en mémoire la bataille serrée qu’il a fallu mener pour protéger la part dédiée à l’AFD de la taxe sur les transactions financières.
Nous savons par ailleurs que l’annualisation du budget de l’Etat n’est pas une garantie naturelle de pérennité pour les ressources de l’AFD. Aussi, ne conviendrait-il pas d’envisager de conventionner ces apports sur plusieurs années dans une sorte de Contrat de Plan ?
5) le partenariat stratégique entre l’AFD et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) ne doit-il pas être valorisé au-delà des aspects financiers, certes essentiels. J’ai ainsi suggéré d’engager une relation de travail et pourquoi pas d’engagement avec des filiales de la CDC comme la SNI pour l’habitat durable ou Transdev pour les mobilités durables.