Le conseil d’administration de l’Agence Française de Développement (AFD), établissement public au cœur du dispositif français de coopération, de ce matin a été l’occasion d’un intéressant débat autour des participations des grands bailleurs mondiaux du développement (Banque mondiale, AFD, etc.) en direction des pays bénéficiaires. Il apparait que les 15 pays les plus pauvres de la planète n’ont pas vu leur part augmenter au cours des dernières années, faute de projets et capacité de gestion des fonds ; ce qui est malheureusement très préoccupant ! J’ai profité de ce débat pour revenir sur la délicate question de l’aide au développement concernant les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui sont curieusement bénéficiaires et contributeurs. Les BRICS représentent 45% de la population mondiale, le quart de sa richesse et les 2/3 de sa croissance. Leurs réserves de change avoisinent les 4000 milliards de dollars. Bref de quoi justifier la création de leur propre banque de développement, ce qu’ils essaient de faire depuis leur sommet de Delhi il y a 2 ans. Mais sans résultat montrant que s’ils sont une force économique, ils ne sont pas encore une force politique, tant leurs contradictions et leurs concurrences sont fortes. Mais en attendant, faut-il poursuivre notre aide au développement, en particulier à la Chine qui a encore des régions très peu développées qui peuvent relever de cette possibilité ? Certains répondent positivement faisant valoir l’intérêt économique de la France et notre politique d »influence dans ce pays stratégique. D’autres disent non, la Chine étant devenue le 2e pays économique du monde. Ma réponse serait, dans ce type de cas, d’imposer des aides liées (financements au bénéfice d’intérêts français), ce qui n’est pas la règle dans la politique générale de l’AFD. On peut noter cependant que les aides mondiales au développement pour les BRICS diminuent progressivement au cours du temps.