Rio, ville mythique – qui accueillera la coupe du monde de football en 2014 et organisera les JO de 2016 – recevait le 5ème Forum Urbain Mondial, soit environ 15000 participants (élus locaux, représentants d’ONG, d’administrations, élus nationaux, membres de gouvernements,…).
La France était présente avec une délégation d’une centaine de membres. Je représentais les grandes villes et agglomérations françaises, intervenant dès la première session plénière au nom de la France (Bernard Kouchner n’ayant pu se rendre, comme initialement prévu, à ce forum mondial), puis au cours d’ateliers et de conférences de presse pour plaider l’importance du fait urbain et le droit à la ville pour tous dans un monde où la moitié de l’humanité vit en ville.
En dépit de leurs différences de taille et de maîtrise de l’aménagement de leur territoire, toutes les villes du monde constituent des carrefours d’échanges et de mobilité, tout à la fois réceptacle des tensions sociales et lien d’innovation économique, culturelle, sociétale et citoyenne. Lieu d’expressions et aussi de révoltes des exclus, des communautés, des laissés pour compte.
C’est dire, qu’à mes yeux, les grandes villes, les métropoles n’ont pas d’avenir (et donc le monde avec elle) si elles ne luttent pas avec détermination contre les ségrégations, les frustrations, les inégalités, les exclusions qui embrasent leurs territoires.
C’est dire que notre avenir dépend de la capacité à imposer un modèle de développement urbain équilibré entre les différentes parties du territoire métropolitain, entre tous les citoyens quelles que soient leurs origines ou leurs situations sociales.
Et puis, il n’y a pas de cité sans citoyens. Il n’y aura pas de véritable communauté urbaine s’il n’y a pas appropriation collective des politiques de développement économique, social et environnemental. Les citoyens devront devenir avec les politiques, qui n’ont pas à délaisser leurs responsabilités, des co-acteurs du « vivre et de l’agir ensemble ».
Emporté par mon intervention sur la cohésion sociale et la citoyenneté, je plaidais pour une meilleure reconnaissance des villes par les Etats comme par la communauté internationale. Une reconnaissance qui doit passer par l’acceptation d’une véritable décentralisation et par la prise en compte de la coopération décentralisée comme éléments essentiels de la cohésion nationale et de la solidarité internationale.
Deux journées passées à échanger, à débattre, à confronter des expériences variées au sein d’une communauté mondiale en devenir. Deux journées passées au Brésil, ce pays qui m’est cher, où réside mon fils Vincent et sa petite famille. Un Brésil qui s’impose dans le concert international grâce notamment à son charismatique président Lula. Un président qui, au terme de son second (et donc dernier) mandat s’impose avec le même succès sur la scène mondiale et au sein de son propre pays.
Deux journées entrecoupées d’une soirée détente à l’initiative de l’ambassadeur de France au Brésil, de son épouse, et du Consul général à Rio, sur les rives majestueuses de l’océan atlantique. A Copacabana. Bien sûr.
