Déplacement à Singapour (2)

Nov 8, 2015 | Actualités, International | 0 commentaires

Visite_Singapore_University_of_Technology_and_Design

Visite de la Singapore University of Technology and Design

C’est la deuxième fois que je me rends à Singapour.

Ma première visite remonte à quelques années. J’étais l’invité du gouvernement singapourien. Reçu longuement par le Premier Ministre et par le ministre des Affaires étrangères, j’avais pu mesurer à cette occasion l’intérêt que présentait la Ville de Grenoble, véritable porte d’entrée de l’innovation en Europe.

Cette fois, c’est mon fils Matthieu, installé à Singapour depuis un an qui est à l’origine de l’invitation. Matthieu est aujourd’hui président d’Alcatel-Lucent Enterprise dont l’activité principale est de concevoir et de commercialiser des solutions de communication et de réseau à près de 800.000 entreprises dans 65 pays.

De par son activité, il voyage sans relâche dans tous les pays du monde : États-Unis, Chine, Inde, Russie, Japon, Australie,…et bien sûr France et Europe.

Pour combattre l’effet des décalages horaires, il fait de longs joggings (me rappelant ce que me disait Pascal Lamy, un autre globe-trotter quand il était directeur général de l’OMC).

Il n’a pas perdu de vue, non plus, la montagne que nous avons beaucoup pratiquée ensemble dès qu’il a été en âge de grimper. L’été dernier, à peine arrivé en France, après 14 heures de vol, nous nous sommes rendus sans transition dans l’Oberland. Il aurait aimé faire une voie difficile dans l’Eiger (fascinés que nous étions, une nouvelle fois, par la contemplation de sa face Nord). Finalement, nous avons jeté notre dévolu sur la Jungfrau, superbe course, nous permettant de retrouver sur le rocher et la glace nos automatismes d’antan et surtout de partager un vrai plaisir !

Interieur_Marina_Bay_Sands

Intérieur du Marina Bay Sands

Matthieu avait organisé une visite de l’université technologique de Singapour (SUTD) récemment construite et inaugurée en mai dernier par le Premier Ministre. C’est une superbe réalisation conçue et managée avec le MIT. Architecture agréable, équipements fonctionnels pour accueillir 2.500 étudiants (venant de Singapour comme de l’étranger) dans une formation universitaire et de recherche très performante. De nombreuses entreprises étrangères sont devenues partenaires du SUTD, assurant des débouchés prometteurs aux étudiants.

On peut mesurer à cette occasion les investissements consentis par la ville-État pour l’éducation et le développement économique fondé sur l’innovation et l’excellence.

Nous avons été invités à déjeuner à la résidence française par Benjamin Dubertret, notre jeune et brillant ambassadeur à Singapour. Je l’avais connu lorsqu’il était directeur du fonds d’épargne à la Caisse des Dépôts (financement logement social et collectivités, accompagnement des projets grenoblois,…).

Son intervention dépasse le cadre de Singapour puisqu’il coordonne les initiatives économiques de la grande région environnante.

Ce fut l’occasion d’échanger sur la ville intelligente et sur la nécessité de réussir des tirs groupés de nos entreprises. La présence d’un professeur français à l’université, ancien dirigeant du CEA, et d’un responsable de PME présent à Singapour depuis 30 ans, nous a permis de mieux percevoir et les atouts français et la nécessité de toujours progresser dans le domaine de l’organisation de la présence française à l’étranger.

Matthieu, fort de la diversité de son expérience internationale, a révélé les points forts et les faiblesses des pays asiatiques sur le plan économique.

Le Japon, malgré l’aversion que ressentent beaucoup de pays à son égard (compte-tenu de son histoire dans cette région du monde jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale), réussit une belle percée économique grâce à ses propositions de financement long terme des marchés en compétition.
La Chine (comme les États-Unis) est toujours très présente, capable de beaucoup de pragmatisme et d’interventions financières, malgré des prestations de qualité souvent moyenne. Les Indiens sont détenteurs de la matière grise la plus brillante au monde (avec les Français) mais se vendent mal, faute d’une organisation à la hauteur et d’un vrai patriotisme.

On ne vit pas à Singapour comme ailleurs. Il n’y a ni vraies saisons,  ni jour ni nuit pour l’activité humaine. Tout semble rentabilisé. Le bâtiment et les travaux publics ne connaissent aucun arrêt, si ce n’est quelques heures la nuit pour les activités bruyantes.

De belles réalisations contemporaines comme Marina Bay Sands, avec une plateforme en forme de navire juchée sur 3 tours-hôtels sont devenues des lieux de rencontres internationales très prisées.

Au_Singapore_Art_Museum

Au Singapore Art Museum. A méditer !

Musées et centres commerciaux se sont multipliés à un rythme surprenant, traduisant la vitalité exceptionnelle de Singapour.

La sécurité et la propreté de cette ville-État ne sont pas qu’un slogan.

Les déplacements sont l’objet d’une organisation parfaitement régulée faisant de Singapour une référence en matière de ville durable.

Un passage pour prendre un verre ou dîner au Raffles est bien sûr incontournable. Ce n’est pas seulement un hôtel. C’est aussi une icône, un oasis de style colonial magnifiquement restauré.

Notre fils Vincent y avait fait escale dans son tour du monde à la voile, il y a quelques années. Son frère Matthieu a tenu à nous y inviter. Belle soirée !