Déplacement au Cambodge (1)

Nov 10, 2015 | Actualités, International | 0 commentaires

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On peut évidemment revenir directement de Singapour en France. Mais l’approche d’un nouveau week-end était trop forte pour ne pas faire un détour par Angkor.

Le Cambodge est un paradoxe historique, ayant donné le meilleur au plan culturel et patrimonial et le pire avec les Khmers rouges, symboles de génocide et de terreur.

Il n’en reste pas moins que l’histoire tourmentée du royaume khmer est fascinante.

Aujourd’hui, le Cambodge, c’est un peu plus de 15 millions d’habitants dont le tiers a entre 1 et 14 ans.

De tradition bouddhiste, avec une espérance de vie de 63 ans, le pays est régi par une monarchie constitutionnelle à tendance, disons autoritaire.

Saigné par le génocide khmer rouge qui a tué, entre 1975 et 1979, près de 3 millions de Khmers, surtout les élites, le Cambodge vit sous perfusion.

Depuis le retour au calme dans les années 1990, la situation s’est nettement améliorée dans de nombreux domaines (législation, réseau routier, déminage, relations internationales,…).

Jusqu’en 2007, le Cambodge a connu une forte croissance, autour de 9%.

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Le temple d’Angkor Wat

Aujourd’hui, l’économie du Cambodge, même si elle reste fragile, est l’une des plus dynamiques de la région, en grande partie grâce au développement du tourisme.

Cependant, avec un PIB qui avoisine les 2.500 € par an et par habitant, le Cambodge reste l’un des pays les plus pauvres du monde, avec, en outre, de fortes inégalités. Le marché du travail n’offre que peu d’emplois aux jeunes et le pays souffre de corruption, à tous les niveaux de l’administration.

L’aide internationale reste essentielle, représentant 17% des recettes, soit 3% du PIB.

Les deux tiers des Cambodgiens vivent de l’agriculture, avec une exportation croissante de riz. L’industrie repose essentiellement sur le textile et la confection de chaussures.

L’essor du tourisme est spectaculaire, l’objectif visé de 7,5 millions pourrait être atteint dès 2020.

Au plan démocratique, les choses ne sont pas simples : contestation du scrutin de 2013, nombreux procès politiques, forte colère sociale des ouvrier(ères) du textile,…

À cela, il convient de rajouter la lenteur de la mise en place des « Chambres extraordinaires » faisant dire à nombre d’observateurs que les derniers responsables du Kampuchéa démocratique, à l’origine du génocide de plusieurs millions de Cambodgiens, pourraient bien mourir avant d’être jugés.

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Les fromagers ont envahi le temple Ta Prohm

On compte une vingtaine de langues parlées au Cambodge, mais le khmer est de loin la première langue maternelle, parlée par 96% de la population.

Depuis les années 70, la langue française a perdu beaucoup de terrain car considérée comme la langue de la colonisation et c’est l’anglais qui a pris le dessus.

On mesure, une nouvelle fois, le paradoxe de la situation. Les États-Unis ont réussi à imposer leur monnaie et leur langue dans ce pays qui se souvient pourtant que le protectorat français a été une sorte d’âge d’or avec un développement économique considérable et une extension de l’éducation dans tous les secteurs de la société.

Cependant, sous l’impulsion du roi Norodom Sihanouk, le Cambodge est devenu membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en 1993. Et à ce jour, 115.000 élèves apprennent le français au Cambodge.