Déplacement en République Démocratique du Congo (4/5)

Oct 10, 2015 | Actualités, International | 0 commentaires

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Avec le Ministre de l’Environnement et son secrétaire général

Administrateur de l’Agence française de développement (AFD), je me suis rendu tout récemment  en République Démocratique du Congo (RDC).

Dans ce pays, l’action culturelle de la France mérite d’être rapportée. C’est en effet une belle réussite, qui s’inscrit dans un périmètre large, incluant francophonie, Institut Français avec un centre culturel exceptionnel, lycée français et environnement de promotion de la France au service de ses ressortissants et de ses entreprises.

Cette politique, qui n’a aucun équivalent parmi les autres pays étrangers présents à Kinshasa est dû à un investissement volontaire et de longue haleine de la France et au dynamisme de son directeur, Philippe Larrieu, doté d’une belle intelligence visionnaire et relationnelle.

La stratégie française repose désormais sur trois piliers majeurs :

– Le régalien avec le quasi-monopole de la formation des hauts fonctionnaires, des magistrats et des cadres supérieurs. Ainsi de la création de l’Ecole Nationale d’Administration et bientôt de l’Ecole Nationale de la Magistrature de RDC, sur le modèle et avec le concours de la France.

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Avec l’Ambassadeur de France Alain Rémy devant une fontaine d’eau potable

– L’éducation, la culture et la francophonie. En particulier le maintien de la RDC dans la francophonie (plus grand pays de cet espace) devient stratégique.

– La diplomatie économique. Des initiatives très opportunes se sont multipliées, comme la sortie d’un périodique généraliste « Impact France-RDC » ou la tenue d’une semaine française de Kinshasa,…

L’AFD a renforcé depuis quelques années ses interventions dans le champ de l’environnement. Et la RDC est devenue, malheureusement, un terrain d’action prioritaire dans ce domaine.

Avec 160 millions d’ha de couvert forestier dont plus de 110 millions de forêts denses, la RDC abrite près des deux tiers des forêts denses du Bassin du Congo. Mais le taux de déforestation n’a cessé d’augmenter depuis de longues années. La déforestation s’étend chaque année en moyenne sur environ 250000 ha du fait des défrichements agricoles, dégradation accentuée du fait de la gestion non durable des bois de feu qui concerne chaque année 220000 ha.

L’AFD a décidé d’apporter sa contribution à un Projet d’Appui à la Gestion Durable des Forêts (AGEDUFOR), avec un financement de 11 millions d’euros, permettant le renforcement des capacités de l’administration forestière et des sociétés forestières ainsi que l’amélioration du cadre institutionnel de la gestion durable des forêts.

Cependant, la tâche est immense. Le ministre de l’environnement de RDC nous confiait qu’il ne savait par où commencer : l’agriculture ? la forêt ? l’énergie ?

En tous cas, il n’est pas douteux que le bassin du Congo comme celui de l’Amazonie doivent être traités de façon majeure à l’occasion de la prochaine COP 21.

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Sourires devant la fontaine d’eau potable

Nous nous sommes donnés rendez-vous à Paris à cette occasion décisive pour l’avenir de la RDC.

L’urbanisation croissante et non maîtrisée de la RDC est une autre préoccupation majeure, en particulier à Kinshasa, ville de plus de 10 millions d’habitants. Tout fait défaut : l’alimentation en eau potable, l’assainissement, l’électrification, les transports publics, les voiries carrossables,…

On ne sait plus où donner de la tête, d’autant que les moyens manquent.

L’AFD s’est cependant engagée dans un des quartiers périphériques de la capitale dans un projet d’approvisionnement en eau potable avec des associations d’habitants que nous avons rencontrées.

Forages, pompes immergées, groupes électrogène, réservoir de stockage, réseau de distribution de plus de 10.000 m ont conduit à des résultats sociaux et environnementaux remarquables : le prix de l’eau a chuté d’un facteur 6, le temps mis pour se rendre aux fontaines dont le nombre s’est multiplié est passé de 2h à 10min, et les maladies liées à l’eau ont chuté de 92 à 2,5 cas par mois !

C’est une réussite magnifique pour un projet entièrement financé par les habitants et qui a créé beaucoup de lien social. Les rencontres sur place avec les bénéficiaires de ce service d’approvisionnement en eau ont été de vrais moments de bonheur.