Déplacement parlementaire au Burkina Faso 3/3 : la coopération historiquement étroite avec Grenoble et la France

Jan 14, 2017 | Développement durable, International | 0 commentaires

De retour à Ouagadougou, j’étais très heureux d’y retrouver tous les amis que j’avais pu me faire au cours des 15 années de coopération étroite entre Grenoble et la capitale du Burkina Faso.
Et bien sûr, en tout premier lieu, c’est avec un grand plaisir et beaucoup d’émotion que j’ai revu celui qui fut pendant 17 ans le maire emblématique de Ouagadougou, Simon Compaoré, aujourd’hui Ministre d’Etat du Faso.
Nos retrouvailles furent chaleureuses, aussi bien au cours de l’audience officielle qu’il nous accorda que du dîner amical, en tête à tête, qu’il avait tenu à me consacrer.

Le nouveau maire de Ouagadougou, Armand Beouinde, souhaitait me rencontrer. Très vite le contact s’est établi et le courant est vite passé, me rappelant, bien sûr, l’époque héroïque du jumelage de nos deux villes sœurs.
Ce fut l’occasion d’évoquer le programme de développement durable de Ouagadougou, phase 2, pour lequel l’AFD s’est fortement engagée: désenclavement des quartiers périphériques, aménagement de voiries structurantes, construction ou renforcement d’équipements publics de proximité, réhabilitation de gares routières et marchés.
Comment cacher aussi ma joie d’apprendre que le chantier tant espéré du Remdogo 2 (« jardin de la musique »), allait débuter, dans l’est de la ville ?

Aux côtés de Simon Compaoré Ministre d’Etat, Rémy Rioux directeur général de l’AFD et du Maire de Ouagadougou

Sous la conduite du maire, nous avons pu visiter tous les sites concernés par ce vaste programme de développement urbain.
Nous sommes alors convenus qu’il serait désormais judicieux de monter une agence d’urbanisme pour accompagner en cohérence urbaine tous ces projets et prévoir les futurs aménagements à moyen et long terme.
J’ai suggéré aussi de se pencher sans tarder sur la mise en œuvre d’une politique de mobilité urbaine, dans cette ville de près de 3 millions d’habitants et déjà très étendue.

Et puis, sous la conduite du directeur de l’AFD et en présence de l’Ambassadeur, il nous a été donné de visiter deux projets emblématiques dans lesquels la France est engagée à travers des aides bilatérales et multilatérales.
D’abord la centrale photovoltaïque de Zagtouli, qui contribuera significativement à l’offre globale d’électricité, actuellement déficitaire, et qui ouvre la voie au développement des énergies renouvelables au Burkina.
Ensuite le barrage de Ziga 2, permettant d’alimenter en eau potable Ouagadougou.

Sur tous ces projets, qui relèvent des objectifs de développement durable, l’AFD est fortement engagée, donnant une bonne visibilité à la politique de développement de la France.
Cela permet aussi de nous éclairer sur les choix à faire pour l’avenir, en laissant peut-être financer les grands investissements par les fonds internationaux et en priorisant l’aide bilatérale sur des projets plus ciblés de développement rural ou urbain où l’expertise française est connue et reconnue, permettant une bonne valorisation de notre contribution.

Ce déplacement de trois jours au Burkina Faso nous a permis, au-delà et, je le crois, mieux que toutes les auditions nationales tenues à Paris, de mesurer concrètement la réalité de la politique de développement de la France en direction des pays les plus pauvres du monde.

Avec le maire de Ouagadougou et le directeur de l’AFD

L’action de l’Etat, à travers ses services de coopération économiques et culturels en ambassade (2ème ou 3ème réseau diplomatique du monde), avec évidemment l’AFD, l’action des collectivités territoriales avec la coopération décentralisée, l’action des ONG, l’activité de nos entreprises, constituent autant d’atouts majeurs pour le rayonnement de notre pays, en particulier dans l’espace francophone, et pour la réussite d’une véritable politique de développement.

Puis-je rajouter qu’une telle politique donne un sens à la nécessaire ouverture de notre pays sur le monde ?
Je crois que dans le cadre de la globalisation des échanges humains et économiques au niveau de la planète, nous avons une réelle possibilité de concilier solidarité internationale au bénéfice des pays les plus pauvres et développement des pays émergents et des plus développés.
Notre politique nationale ne doit pas être de nous replier frileusement sur nous-mêmes mais de veiller à ne pas accroître les inégalités à l’intérieur du pays, tout en se montrant allant en dehors de nos frontières.

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