Échange avec J-C Belliard, directeur Afrique–Océan Indien au Ministère des Affaires étrangères

Juin 25, 2015 | Actualités, International | 0 commentaires

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© Radio France

J’ai eu un échange très intéressant mercredi, dans le cadre de la Commission des Affaires étrangères, avec Jean-Christophe Belliard, Directeur Afrique et Océan Indien au Ministère des Affaires étrangères, et cousin par alliance de notre ami Jean-François Dameron.

La France a été en première ligne au Mali et en République Centrafricaine contre Boko Haram suscitant des commentaires élogieux en Afrique.

Au Mali, on peut se réjouir du chemin parcouru depuis deux ans avec le retour à l’unité nationale entre le nord et le sud du pays, dans un très bon climat politique.

Au Nigeria, premier pays d’Afrique au plan démographique (200 millions d’habitants) comme au plan économique, l’alternance politique a bien réussi.
La priorité est désormais clairement donnée à la lutte contre Boko Haram dans cette région du continent.

Les nuages s’accumulent par contre dans la région des Grands Lacs. Au Burundi, on assiste un peu impuissant à une dégradation dramatique des événements compte-tenu des impasses sous-régionales.

J’ai interrogé Jean-Christophe Belliard sur la situation économique de l’Afrique, tant sur la nécessité d’encourager toutes les politiques de développement que sur l’expansion progressive de l’espace anglophone. Le risque pour la France étant de se retrouver en première ligne en matière politique et militaire, et derrière les Anglo-saxons et les Chinois sur le plan économique.

Pour M. Belliard, la politique de la France au plan économique doit être développée globalement sur l’ensemble du continent africain. C’est d’ailleurs dans les pays anglophones que les perspectives économiques sont les plus fortes.

J’ai également abordé la question de la présence et de la politique de la France dans l’Océan Indien. En effet, un million de Français réside à La Réunion, à Mayotte et pour une part à Madagascar.

M. Belliard est conscient qu’on ne peut en rester à des relations exclusives avec la métropole française et l’Europe. Il importe de définir une politique régionale très active, compte-tenu des lourds problèmes liés à l’immigration comorienne à Mayotte et de l’avenir stratégique de la région du canal de Mozambique, qui possède de très grandes ressources potentielles.