Un été au Japon 3/3 : Le Fujiyama et les Alpes japonaises

Août 31, 2016 | International, Montagne | 0 commentaires

Au sommet du Fujiyama (3776m) avec mon fils Matthieu

Au sommet du Fujiyama (3776m) avec mon fils Matthieu

Du centre de Tokyo au pied du Mont Fuji, il n’y a guère plus de deux heures de route.
C’était l’occasion d’une halte au musée Bernard Buffet, superbe réalisation avec de très nombreuses collections du grand artiste français aimé des Japonais.

Avec ses 3776 mètres d’altitude, le Mont Fuji est le point culminant du Japon, situé dans une région où se rejoignent les plaques tectoniques pacifique, eurasienne et philippine. C’est un stratovolcan considéré comme toujours actif même si le risque éruptif est considéré comme très faible. C’est une montagne particulièrement emblématique pour les Japonais, qu’ils soient shintoïstes ou bouddhistes, en raison de sa forme caractéristique et du symbolisme religieux traditionnel qu’il représente. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO sous le titre « Fujisan, lieu sacré et source d’inspiration artistique ».

Le cratère du Fujiyama

Le cratère du Fujiyama

Son ascension devenait naturellement une ardente obligation pour Matthieu et moi. Profitant d’une journée exceptionnellement sans pluie, nous avons avalé les 1500 mètres de dénivelé positif en un peu plus de quatre heures avant de faire le tour du cratère sommital.
Un beau moment d’émotion et de bonheur partagé, après le Mont-Blanc gravi la première fois par Matthieu à l’âge de treize ans et l’Aconcagua, sommet des Amériques, où nous étions montés en l’an 2000.

On ne répètera jamais assez que le Japon est un pays de montagnes, qui a – rappelons-le – organisé deux fois les JO d’hiver (à Sapporo puis à Nagano). Et dans 4 ans, il aura d’ailleurs aussi organisé deux fois les JO d’été (à Tokyo).
Nous nous sommes coulés dans ce contexte de pleine nature japonaise avec un vrai plaisir.

Au pied du Mont Fuji, nous avions choisi un point de chute d’une luxueuse simplicité, du « glamping » (ce camping mâtiné de glamour).

Le château de Matsumoto

Le château de Matsumoto

À peine arrivés dans ce délicieux refuge japonais au cœur d’une forêt de pins rouges, on vous remet déjà un sac à dos avec tapis de sol, frontale, gourde… et nous voilà installés dans nos pénates avec vue plongeante sur le lac Kawaguchi et naturellement, en face, le Mont Fuji.
Au Library Café, plus haut sur la colline, on se retrouve sans se faire prier autour des meilleurs whiskies japonais.

La région des Alpes japonaises devait nous réserver de nouveaux émerveillements. Longtemps coupée du monde, cette région a conservé beaucoup de charme avec ses maisons aux toits de chaume, construites dans le style gasshō-zukuri, où l’on élevait naguère les vers à soie.

La visite du château de Matsumoto, classé monument historique au patrimoine culturel national est incontournable. Elle permet de découvrir le plus ancien château du Japon, comportant un donjon de cinq niveaux dont les escaliers d’accès sont plus difficiles à gravir que le Fujiyama lui-même !

Marie dans un ryokan, en tenue traditionnelle

Marie dans un ryokan, en tenue traditionnelle

Et puis, la plongée en terre japonaise serait incomplète sans une immersion dans les ryokans : chambres de style traditionnel avec cloisons coulissantes, tables basses, sol recouvert de tatamis constitués de paille de riz. On y dort sur des futons déroulés juste avant la nuit. Les ryokans disposent aussi de bains chauds avec une eau à 40°C provenant de sources thermales. La nourriture y est délicieuse, composée de plusieurs petits plats servis conjointement avec une présentation d’une grande délicatesse et d’un esthétisme raffiné.
Autant de moments privilégiés que nous avons particulièrement appréciés à Myojinkan comme à Wanosato.

Au terme de ce voyage au pays du Soleil Levant, on se sent enrichi par ce contact avec une autre civilisation, une autre façon de vivre, de penser et d’agir.
Longtemps, ce pays nous est apparu un peu inaccessible : fascinant certes, mais bien loin et bien cher.

Le Japon c'est aussi la montagne et ces maisons au toit de chaume

Le Japon c’est aussi la montagne et ces maisons aux toits de chaume

Il y a 30 ans, on évoquait le péril jaune à propos du Japon. Il devait nous submerger de ses produits et dominer le monde entier. Et puis les choses se sont régulées. Au plan intérieur, le social à rattraper l’économie. Au plan extérieur, la Chine s’est imposée comme deuxième puissance économique mondiale, à la place du Japon.
Certes le Japon répond toujours à toutes les attentes des accros des nouvelles technologies : c’est le pays des robots, des mangas et des jeux vidéo.
Certes le Japon détient avec Tokyo la plus grande mégapole mondiale dans un univers urbain électrique, trépidant, étincelant.
Mais le Japon est aussi un pays pour les amoureux de la nature, des montagnes, des volcans et des lacs.
Au total, c’est un pays qui recherche en permanence son équilibre dans une synthèse entre tradition et modernité.
Saura-t-il, pour autant, surmonter la menace d’une décroissance démographique unique au monde ? Saura-t-il s’appuyer sur une politique d’ouverture et d’immigration, qui n’est pas dans sa tradition, mais qui risque d’être la condition sine qua non de la poursuite de sa remarquable trajectoire économique ?

Relire les précédents articles sur ce voyage au Japon : 

Un été au Japon 1/3 : Tour d’horizon du pays du Soleil-Levant

Un été au Japon 2/3 : Tokyo, plus grande métropole du monde