Lancement de LIETUVA ! Le Mois de la Lituanie à Grenoble

Oct 13, 2013 | 3e circonscription, Actualités, International | 0 commentaires

Ce fut un véritable plaisir pour Marie et moi d’accueillir à Grenoble nos amis lituaniens, emmenés Jolanta Balciuniene, Ambassadeur de Lituanie en France, et Andrius Kupcinskas, Maire de Kaunas, pour le lancement officiel de « LIETUVA ! Le mois de la Lituanie à Grenoble ». Un mois entier de manifestations riches et variées organisées à l’occasion de la Présidence lituanienne du Conseil de l’Union européenne.

Au programme de cette soirée de lancement : vernissage de deux très belles expositions des artistes lituaniens Deimantas Narkevicius et Vytautas Virzbickas au Magasin, suivie d’une cérémonie officielle à la Maison de l’International et d’un dîner convivial partagé entre Grenoblois et Lituaniens. Comme je l’ai rappelé vendredi soir, j’ai eu la chance de me rendre en Lituanie au printemps 1991. Il m’est impossible d’oublier ces journées où, jeune député, je découvrais ce pays balte qui avait tant souffert. Je découvrais un peuple courageux, déterminé, mu par des rêves de liberté auxquels je n’étais pas certain de pouvoir croire. Les Lituaniens avaient décrété leur indépendance, mais à l’époque ni Moscou, ni l’ONU ne l’avaient encore reconnue. J’avais tort de ne pas être aussi convaincu qu’eux de leur nouvelle destinée ! Leurs rêves auront finalement changé le cours de leur destin national, et élargi les horizons de l’Europe. En 15 ans, ils devaient en effet passer de l’Union soviétique à l’Union européenne, jusqu’à ce jour où nos amis Lituaniens président aux destinées de notre continent. Quel chemin parcouru par ce petit pays par la taille (3 millions d’habitants) mais beaucoup plus grand par le respect et l’admiration qu’il inspire au regard de son histoire dramatique entre Allemagne, Pologne et Russie !

A titre plus personnel, il m’est impossible d’oublier que ma propre belle famille a été mêlée à cette histoire tragique, celle des pogroms, de la Shoah et du goulag… Les exilés sont devenus américains, britanniques, sud-africains et français. Une famille internationale dont nous avons su resserrer les liens et qui a sûrement, pour Marie et moi, marqué notre parcours de vie et celui de nos enfants par l’ouverture au monde et à ses cultures. Dès l’installation de notre municipalité en 1995, nous avions voulu nous jumeler avec une commune lituanienne. Ce fut chose faite en 1997, avec Kaunas, la deuxième ville de Lituanie et sa capitale durant la première république dans l’entre-deux-guerres mondiales. Mais pour nous, notre coopération avec Kaunas, c’est aussi une pierre apportée à l’édifice de la construction européenne. Ce sont en effet nos villes qui reprennent aujourd’hui le flambeau des pères fondateurs de l’Union et font vivre concrètement, quotidiennement, la construction européenne. Telle est en tous cas notre ambition à Grenoble et je sais qu’elle est partagée à Kaunas. Les villes doivent plus que jamais prendre toute leur part dans la construction européenne. Les progrès de l’humanité se sont réalisés et les civilisations se sont construites à partir des villes – Athènes, Rome, Constantinople, Paris, Londres, New York, Tokyo, Shanghai – bien avant de se développer dans des cadres nationaux et étatiques. Ce sont les villes qui sont les lieux d’échanges et de savoir, le creuset de notre intelligence collective. Ce sont les villes qui se trouvent au cœur des réseaux internationaux, qui sont interconnectées au monde entier. Voilà pourquoi Grenoble, ville internationale, Grenoble ville cosmopolite, est si attachée à sa politique de coopération décentralisée. Grenoble s’est développée grâce à son ouverture sur le monde. Cette ouverture se retrouve dans nos jumelages et nos coopérations décentralisées, et ce que nous construisons depuis maintenant plus de quinze ans avec Kaunas est à mon sens exemplaire. Si la Lituanie est encore à découvrir par nos compatriotes, tel n’est plus le cas à Grenoble après quinze années d’échanges au cours desquelles nous avons été nombreux à faire le voyage à Kaunas – suivant en cela les traces de Stendhal – ou à accueillir nos amis lituaniens comme nous le faisons actuellement.