L’Iran, terre de contrastes et de subtilités

Juil 2, 2014 | Actualités, International | 0 commentaires

Débat intéressant, à la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, en présence de M. François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France en Iran et de M. Ahmad Salamatian, ancien député d’Ispahan, ancien vice-ministre des affaires étrangères iranien.

Les interventions de ces deux invités étaient destinées à nous faire réfléchir sur ce pays à la culture multi-millénaire. Leurs propos, en décalage avec l’image que l’on a aujourd’hui de l’Iran des mollahs, nous obligent à un effort d’approfondissement de nos analyses et de nos certitudes.
Ainsi, je livre dans ce post, à titre d’exemples, leurs points de vue sur la question du nucléaire et sur la situation des femmes en Iran.

Sur le nucléaire, l’Iran, pour des raisons de rapport de forces  politiques intérieures, souhaite, pour la première fois réellement, un accord solide et définitif.
La société civile ne veut plus de guerres et les prétendants aux responsabilités politiques suprêmes doivent se montrer aujourd’hui plus allants et plus optimistes.
Les négociations du mois de juillet, qui débutent à Genève, devraient être décisives.
Les sanctions prises à l’encontre de l’Iran ont joué fortement sur le plan économique mais sans empêcher la poursuite du programme nucléaire iranien.
Pour le Président Obama, l’accord est essentiel avant les élections du mid-term de novembre prochain.
Un bon accord ne peut se concevoir que si toute la lumière est faite sur l’historique de ce programme nucléaire.
Le compromis le plus réaliste serait de s’en tenir au niveau actuel du programme iranien (avec 10000 centrifugeuses). Un accord signé, même imparfait, serait une chance pour la région.

La société iranienne aujourd’hui est féminisée comparativement aux autres pays de la région.
Il y a 35 ans, l’âge moyen de mariage était de 14 ans, aujourd’hui c’est 26 ans. Au cinéma comme à l’université, il y a plus de femmes que d’hommes. Beaucoup de femmes ont un niveau intellectuel et culturel supérieur à celui des hommes. Et il y a autant de divorces à Téhéran qu’à Paris…

On vit avec un pouvoir émergent dans ce pays qui a 18 frontières, soit autant d’influences extérieures qui pèsent sur cette nation à la tradition diplomatique.
Le ventre mou de la région est plutôt l’Arabie saoudite…

Qu’en penser? Qu’en conclure?