Mission d’information sur la Chine

Juin 14, 2013 | Actualités, International | 0 commentaires

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Isabelle Bouillot, présidente de China Equity Links, et Antoine Grassin, Directeur général de Campus France, ont été auditionnés, dernierement dans le cadre de la mission d’information sur la Chine.

 La Présidente du fonds China Equity Links est intervenue sur les questions d’investissement. Elle a insisté sur plusieurs points : le fonds intervient surtout dans le secteur privé avec des critères de rentabilité, de tenue de comptes, de respect de l’environnement (au total, sur 800 projets, 6 investissements ont été retenus) ; les conditions d’exploitation du secteur privé sont difficiles, du fait du secteur bancaire (priorité à l’Etat ou aux collectivités locales), la réforme du secteur bancaire étant d’ailleurs envisagée pour soutenir les PME ; les salaires augmentent de 15 à 20% par an dans les secteurs les plus dynamiques ; l’inflation est sûrement supérieure au 3% officiel ; les délais de paiement deviennent considérables (un an et plus dans le secteur manufacturier !) ; on peut introduire des entreprises à 100% étrangères hors des secteurs protégés (automobile, médias…) ; la corruption atteint des niveaux exceptionnels ; 7 millions de jeunes sortent chaque année de l’université mais seulement 25 % trouvent un emploi… Mais il reste un dynamisme extraordinaire des entrepreneurs chinois avec un enthousiasme, un optimisme, une envie de créer formidables. Globalement, il convient de souligner la transformation de la Chine en 30 ans (alphabétisation, infrastructures,…). On atteint un niveau d’équipements important tout comme les exportations et les investissements étrangers en Chine mais ces trois moteurs s’essoufflent. Pour maintenir un taux de croissance de 7 %, il faut trouver autre chose : consommation  ? Productivité par l’innovation ? De plus, les Chinois épargnent beaucoup pour les retraites, pour l’éducation des enfants. Donc la relance par la consommation s’annonce difficile…

De son côté, Antoine Grassin, Directeur général de Campus France, agence française pour la promotion de l’enseignement supérieur, l’accueil et la mobilité internationale, a « dressé le portrait » des étudiants chinois. Seulement 2 % sortent de leur pays pour leurs études (un faible pourcentage mais important en masse, la Chine est le premier réservoir mondial de mobilité). Les universités chinoises s’imposent aussi et veulent attirer 500 000 étudiants étrangers chez eux d’ici 2020. En France, le contingent chinois (30000) est le 2eme après le Maroc (31000) et occupe le 6e rang mondial, derrière le Royaume-Uni mais devant l’Allemagne. 50% des étudiants arrivent au niveau de la licence.  L’Allemagne est plus sélective à l’entrée, jouant la qualité plus que la quantité. La barrière de la langue n’apparait pas insurmontable pour les étudiants  chinois. La politique des visas a beaucoup évoluée depuis 10 ans, en affinant les critères. La mobilité de partenariat est à encourager, comme Paris Tech à Shanghai.