Nos collectivités ont un rôle à jouer dans la valorisation de l’expertise française urbaine à l’international

Mai 13, 2014 | Actualités, International | 0 commentaires

J’ai eu l’occasion, dans de précédents articles, de défendre la nécessité pour la France de faire preuve d’intelligence économique. Cela passera notamment par la valorisation de l’expertise française urbaine à l’international.

Cette réflexion fit l’objet d’un séminaire organisé à mon initiative par l’Agence Française de Développement, établissement public au cœur du dispositif français de coopération, le 7 novembre dernier à l’Assemblée Nationale, en présence de Nicole Bricq, ancienne Ministre du Commerce extérieur et d’Anne Paugam, Directrice générale et dont les annales viennent de sortir.

Dans la lignée de la diplomatie économique engagée par Laurent Fabius, les collectivités, les métropoles en tête, ont plus que jamais un rôle à jouer à l’international en valorisant leurs atouts et leurs savoir-faire.

L’enjeu est de taille, l’urbanisation est un bouleversement qui dépasse toutes les révolutions technologiques. En 1950, 30% des êtres humains vivaient en ville, aujourd’hui c’est plus de 50%, et ce sera 70% en 2050. Avec l’explosion démographique qui l’accompagne, elle engendre des inégalités croissantes.

L’enjeu est d’assurer l’accès aux services essentiels, préserver les ressources, réduire les inégalités de conditions et promouvoir la bonne gouvernance.

Les villes françaises ont des atouts à faire valoir en matière d’aménagement du territoire, de planification urbaine, de protection de l’environnement. Elles participent au redressement économique de notre pays et à la création de richesses. Ce sont d’ailleurs des villes comme Grenoble, Rennes ou Toulouse qui, grâce à leur intégration à l’économie mondiale et à des taux de croissance de 2 à 3%, permettent à la France de ne pas entrer en récession.

Les choix faits par le gouvernement en termes de métropoles et de communautés urbaines, de même que la réforme territoriale, ne se réduisent pas à un simple problème d’architecture institutionnelle mais à une volonté forte d’améliorer l’efficacité économique, la solidarité sociale et le développement durable des territoires. Nos ensembles urbains ont un rôle international à jouer.

Comment ? En valorisant leur expérience, en mettant à disposition leurs experts, leurs conseils, en faisant connaître leurs opérateurs et leurs partenaires.

À l’image de Grenoble, que j’ai eu l’honneur de représenter durant dix-neuf années, nos villes doivent s’ouvrir pour comprendre les défis du monde qui sont aussi les leurs.

Grenoble, c’est un pôle de compétitivité connu mondialement, une économie ouverte au monde entier, en coopération décentralisée avec une vingtaine de villes dans le monde (Ouagadougou, Constantine, Bethléem…). Sur le plan économique, sur le plan social, sur le plan culturel, sur le plan de l’aménagement du territoire, de l’environnement et de l’énergie, nous apportons l’expertise française.

La solidarité internationale n’est pas un supplément d’âme. C’est une exigence pour nous, pour mieux nous insérer dans la mondialisation et rendre nos pôles urbains toujours plus compétitifs.