« Nous devons mieux cibler l’action de la France à Haïti »

Mai 23, 2014 | Actualités, International | 0 commentaires

J’ai reçu ce jour le Sénateur haïtien de la région de l’Artibonite, M. François Anick Joseph, en déplacement à Grenoble à l’occasion d’une conférence-débat programmée depuis janvier par la Ville de Grenoble, sur la situation en Haïti et l’échec constaté d’une partie de l’aide internationale. Cette venue organisée avec l’association « Ensemble pour Haïti », une association franco-haïtienne créée à Grenoble en 2008, est le moyen pour moi de me replonger sur la situation du pays, 4 ans après le séïsme du 12 Janvier 2010.

Les dégâts matériels, mais aussi humains de cette catastrophe, faisant plus de 300 000 morts et des dizaines de milliers de personnes handicapées à la charge de leurs familles, sont toujours visibles à Haïti. Malgré l’aide internationale qui se chiffre en milliards, la reconstruction ou plutôt doit-on parler de refondation du pays, s’avère être un échec. À cela s’ajoute les catastrophes naturelles (ouragans, cyclones, inondations) que connait Haïti périodiquement et qui ont un impact considérable tout au cours de son histoire, à cause d’actions non calculées sur l’environnement notamment. M. François Anick Joseph dénonce l’inaction du gouvernement haïtien et les actions mal ciblées des ONG. Le problème est donc de taille et les liens tissés par la Ville de Grenoble avec Haïti ne peuvent se déliter.

Je n’ai jamais pu rester éloigné des préoccupations de ce pays, de sa situation et des enjeux qui le concernent. Dès 2010, j’ai proposé une délibération qui a été adoptée par le Conseil municipal de la Ville de Grenoble afin d’attribuer des fonds à deux ONG agissant à Haïti, l’UNICEF et  la Croix rouge française. Par ailleurs, l’ONG « Électriciens sans frontières », dont je suis administrateur, intervient dans l’électrification de 500 écoles en Haïti à la demande de l’ONU et de la Banque mondiale. Mon engagement trouve sans doute aussi ses raisons dans la perte d’un proche lors du tremblement de terre, mon ami Jean-Philippe Laberge, administrateur chargé de la coordination civile et militaire (au titre du Canada) à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) depuis 2005.

J’ai donc eu beaucoup de plaisir à échanger avec M. François Anick Joseph, un démocrate de gauche, convaincu que son pays s’en sortira par plus de démocratie et de coopération internationale. J’en ressors renforcé dans l’idée que l’action de la France doit être plus ciblée dans les domaines de la formation, de l’éducation, de la culture et de la francophonie, pour gagner en efficacité. D’autre part, je le répète, l’action internationale de la France n’est pas la seule affaire de l’État, elle résulte aussi de celle des ONG, des entreprises et des collectivités locales, pour mieux agir, à Haïti notamment.