Pour une plus grande transparence dans l’utilisation des dons et une meilleure coordination de l’action humanitaire

Jan 26, 2011 | Actualités, International | 0 commentaires

En 2004, la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale a constitué une mission d’information parlementaire sur les organisations non gouvernementales (ONG) françaises et m’en a confié la présidence. Alors que la Cour des Comptes a récemment publié son deuxième rapport sur l’emploi des fonds collectés par les associations en faveur des victimes du tsunami du 26 décembre 2004, j’ai souhaité réagir et plaider pour une « plus grande transparence dans l’utilisation des dons et une meilleure coordination de l’action humanitaire » :

« Je constate que les conclusions de la Cour des Comptes viennent confirmer celles de notre rapport publié en avril 2005, au terme des travaux de la mission d’information parlementaire que je présidais. En effet, en ce qui concerne le tsunami de décembre 2004, nous avions déjà à l’époque soulevé deux exigences principales : la traçabilité des dons et la coordination des ONG sur le terrain.

La Cour des Comptes, si elle indique que les 32 associations françaises mobilisées ont globalement dépensé les dons à bon escient, pointe par contre la lenteur dans l’utilisation des sommes collectées, puisque seuls 50% des fonds avaient été dépensés en 2006 et que 10% se trouvaient encore dans les caisses des ONG fin 2008 – soit 4 ans après la catastrophe. Elle note également qu’une partie de ces dons a été utilisée à d’autres fins que l’aide aux victimes du tsunami sans que l’accord des donateurs ait été recueilli au préalable.

Le contrôle de l’usage des fonds et leur traçabilité sont d’autant plus essentiels que l’afflux des financements a été massif et parfois supérieur aux besoins dans certains secteurs, tout comme le nombre des acteurs présents sur le terrain. A cet égard, l’arrivée mal coordonnée des ONG sur place a pu conduire à la réalisation de quelques projets redondants, voire inadaptés aux besoins de la population locale, comme le relève également la Cour des Comptes.

En conséquence, il serait souhaitable que les principales ONG mettent en œuvre de véritables procédures de coordination de leurs actions sur le terrain, en amont d’éventuelles catastrophes, afin d’être plus efficaces dans l’aide qu’elles peuvent apporter aux populations sinistrées. De même, une plus grande transparence dans l’utilisation des fonds collectés est indispensable, notamment vis-à-vis des donateurs eux-mêmes, pour éviter toute suspicion à l’encontre de ces organisations humanitaires dont l’expertise est plus que nécessaire en situation de crise. Et ces préconisations doivent bien entendu être prises en compte par les différents acteurs du monde humanitaire dès à présent, notamment au regard de leur intervention actuelle en Haïti. »