A la demande des organisateurs brésiliens et français et en présence des ministres des transports des États de Sao Paulo et Rio et des Consuls généraux de France, je suis intervenu sur la question des partenariats public-privé (PPP).
Ce fut pour moi l’occasion de rappeler que le partenariat public-privé ne date pas d’aujourd’hui. Depuis l’antiquité, au grès des évolutions et des difficultés des ressources publiques et des initiatives privées, les PPP ont été développés sous des formes et des périmètres très divers, des études amont à l’exploitation aval, en passant bien sûr par la réalisation des infrastructures et équipements. On ne peut et ne doit parler de solution miracle ou universelle mais on peut dire qu’il s’agit de formules bien adaptées aux projets complexes, nécessitant d’agir vite et avec efficience économique, situations que l’on connait aussi bien au Brésil qu’en France.
Ainsi dans notre pays, les reformes successives de la fiscalité locale, le gel voire la baisse des dotations d’État aux collectivités territoriales et la réduction des prêts ont conduit à innover en matière de financement et de gouvernance des grands projets. Dès lors, les PPP constituent un plus pour le partenaire public, en limitant le recours à l’investissement exclusivement public, en partageant les risques techniques, financiers et liés à l’exploitation et en tirant profit des atouts du privé (savoir faire, flexibilité, performance économique…). Ils sont aussi un plus pour le partenaire privé qui peut accéder aux marchés les plus importants du secteur public tout en obtenant des garanties financières et de recettes commerciales, propres à sécuriser les projets. Ainsi en France depuis des années, les exemples de PPP se sont multipliés : le stade de Lille, le pôle aquatique de Marseille, le viaduc de Millau et de nombreux grands équipements publics, culturels, sportifs, scolaires…
Ainsi, le 10 janvier dernier à Bordeaux, le Président de la République, François Hollande, a tenu à souligner l’opportunité et l’efficience des PPP pour nos investissements d’avenir.
Dans le domaine des transports, le recours aux PPP est de plus en plus usité par les autorités organisatrices de transport urbain (AOTU), bien sûr pour l’exploitation avec des formules de délégation, de concession et de sociétés d’économie mixte (très prisées en France), mais aussi pour la réalisation de grands réseaux de transports urbains. Ainsi le PPP du réseau de Reims est un vrai succès selon ses exploitants. C’est le résultat d’un groupement comprenant toutes les composantes du projet, du bureau d’études à l’exploitant : le constructeur Alstom, l’opérateur Transdev, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), les sociétés d’ingénierie et de génie civil partenaires de la collectivité locale. Le tramway de Reims a été inauguré le 18 avril 2011 (investissement d’environ 350 millions d’euros). D’autres projets (métro léger de Rouen, tram express Lyon Part-Dieu / aéroport de Saint-Exupéry,..) peuvent être également cités. Un récent sondage révèle que 77% des élus interrogés ont une bonne opinion des PPP.
En conclusion, les partenariats public-privé ne sont et ne seront pas une règle absolue, mais une formule à retenir pour les projets d’avenir, complexes, à mener sans report.