Réaction suite à l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis

Nov 9, 2016 | Dans les médias, International, Publications et interventions | 0 commentaires

comm_press_afficheLes États-Unis viennent d’élire leur 45ème Président, Donald Trump.
C’est le choix d’un peuple qui s’est prononcé démocratiquement et nous devons le reconnaître et le prendre en compte comme tel.
Mais au nom des valeurs qui m’animent, je veux dire la grande inquiétude qui est la mienne aujourd’hui :

Inquiétude pour les États-Unis eux-mêmes, ce grand pays où vit une partie de ma famille, cette société multiculturelle historiquement ouverte sur le monde. Les annonces du candidat-président voulant par exemple ériger un mur de plusieurs milliers de kilomètres à la frontière avec le Mexique, ou recourir à la torture sous prétexte de lutter contre le terrorisme, sont lourdes de menaces.

Inquiétude pour le monde, si l’on retient la volonté du nouveau président de rompre avec les relations internationales nouées par son prédécesseur, aussi bien au plan politique qu’économique ou environnemental (refusant par exemple d’honorer la signature des États-Unis à la COP 21).

Inquiétude pour l’Europe et la France, dont l’histoire est intimement mêlée, au plan des valeurs démocratiques, de la défense des libertés aussi bien que de la culture, de l’innovation, de la création et de l’économie de la connaissance.
Les déclarations de ce nouveau président entachées de dérapages insensés à propos des femmes, des minorités ou des plus faibles ne peuvent nous laisser insensibles.
Les mises en cause des élites scientifiques et intellectuelles sont aussi redoutables et Grenoble sait trop ce que nous devons aux Américains actifs sur notre territoire pour ne pas y prêter attention.

Quelques mois après le Brexit, cette élection marque une étape supplémentaire dans l’avancée des populismes, des nationalismes et des replis identitaires.
Plus que jamais, il nous faut prendre conscience des inquiétudes manifestées à ces occasions : celles de l’échec des politiques mises en œuvre au plan national comme international dans la mondialisation, celles de la montée insupportable des inégalités.
Avant qu’il ne soit trop tard, et que l’exemple américain ne conduise à libérer un peu plus encore dans notre propre pays les tentations populistes, il nous faut répondre à ces colères, en comprenant les attentes qu’elles traduisent. Il nous faut répondre en dépassant les peurs et en proposant réellement un espoir de changement.