Rencontre avec Vera Baboun, maire de Bethléem

Déc 24, 2013 | 3e circonscription, Actualités, International | 0 commentaires

Place centrale de Bethléem, au fond l’église de la nativité

Les Territoires palestiniens sont depuis de nombreuses années une terre d’échanges et de coopération. La bande de Gaza connait une situation d’isolement rendant la vie de ses habitants très difficile avec un seuil de pauvreté atteignant des niveaux records. Ses besoins vitaux sont, massivement et de façon croissante, pris en charge par les organisations internationales. En Cisjordanie, la construction du mur de séparation et les restrictions drastiques imposées à la circulation des biens et des personnes restreignent considérablement le fonctionnement et l’essor de l’économie, ce qui accroit encore la dépendance de la population vis-à-vis de l’aide internationale.

La communauté internationale a décidé, lors de la conférence de Paris du 17 décembre 2007, de s’engager fortement. La France a annoncé, lors de cette conférence, une augmentation significative de son aide aux Palestiniens avec une contribution de 200 millions d’euros sur 3 ans. Le soutien de l’AFD sous forme d’aide projet est porté alors, sur cette période, à 75 millions d’euros. Cette aide s’inscrit dans la continuité par l’appui au processus de paix, la priorité à la construction d’un Etat palestinien, le soutien au développement social et économique et l’aide humanitaire. Au lendemain des accords d’Oslo, la coopération décentralisée entre les collectivités françaises et les territoires palestiniens s’est aussi beaucoup développée: 141 projets avec 57 collectivités françaises et 73 palestiniennes partenaires.

En 1996, la Ville de Grenoble a noué une coopération avec le district de Bethléem et les communes de Beit Jala et Beit Sahour, portant sur le développement économique et touristique, la formation professionnelle, la santé et l’action sociale. Cette coopération s’est développée en liaison avec le Conseil général de l’Isère, la Métro et les communes de Gières et d’Eybens. Elle s’est renforcée par la création d’espaces de rencontre et de dialogue pour promouvoir une culture de paix. C’est toute la dimension prise par un événement comme Divercities, notre biennale de l’international, où durant l’édition 2012 des musiciens de Bethléem et de Rehovot se sont produits à Grenoble, avec ceux de Phénix, d’Oxford, d’Essen, de Kaunas, de Corato, de Constantine et de Ouagadougou.

Élue le 20 octobre 2012, Vera Baboun, chrétienne, est devenue la première femme maire d’une grande ville palestinienne, Bethléem.

A la tête d’une équipe de conseillers musulmans et chrétiens proches du Fatah, elle a fixé comme priorités pour sa ville la lutte contre le chômage, notamment des plus jeunes.

La rencontre à la mairie de Bethleem fut un moment rempli d’émotion et de convivialité. Avec un échange vivant, mêlant l’arabe, le français et l’anglais au gré des entrées et interlocuteurs.

Ils attendent beaucoup de nous, notamment en matière d’accompagnement de leur politique touristique et hôtelière.

Grenoble leur apparait comme une ville à privilégier dans leurs coopérations extérieures. Il ne faudra pas les décevoir.

 

Entretien avec Vera Baboun, maire de Bethléem