Il est dit qu’il me faut vivre quelque temps encore à l’heure de la Chine.
Rapporteur au sein de la Commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée Nationale d’une mission sur la Chine, je serai amené à retourner dans ce pays en juin prochain. Et d’ici là se tiendra à Yangzhou la Table Ronde annuelle des maires chinois et français que nous organisons avec le Comité France-Chine et l’AMGVF.
Autant dire que les relations France-Chine relancées par la visite d’Etat que vient d’effectuer François Hollande à Pékin et Shanghai seront suivies d’initiatives concrètes dans les toutes prochaines semaines…et que j’y aurai pris ma part.
Ce voyage de 3 jours (avec 2 nuits dans l’avion) aura été une réussite.
Les 2 présidents auront eu finalement 4 entretiens et le diner d’Etat à Pékin aura duré plus de 2 heures (un record en la matière).
En dehors des questions relevant des droits de l’homme et qui ont été traitées en tête à tête entre les chefs d’Etat, les questions politiques et économiques ont dominé tous les échanges.
La Chine, on le sait, est très attachée au principe de souveraineté et plaide pour un monde multi-polaire. Redoutant le face à face sino-américain, elle préfèrerait une Europe et une France plus fortes.
La Chine, 2ème puissance du monde, n’entend pas renoncer à son exceptionnel développement. Le pouvoir a décidé à son XVIIIeme congrès le doublement du pouvoir d’achat de ses habitants d’ici 2020. On mesure l’impact sur l’économie du pays.
Il importe que la France et l’Europe prennent toute la mesure de cette évolution de l’économie mondiale au cours des 10 prochaines années.
Les investissements français en Chine sont fondamentaux pour mieux s’ouvrir le marché chinois mais aussi pour renforcer en amont, en France, notre savoir faire, notre recherche et développement, et finalement notre croissance et nos emplois.
Les investissements chinois en France, encore trop modestes sont aussi essentiels pour développer notre économie nationale et l’emploi. Notre attractivité et notre capacité d’accueil (étudiants, chercheurs, créateurs, chefs d’entreprise, touristes,..) doivent être sensiblement renforcées. François Hollande s’est engagé à modifier la politique des visas beaucoup trop contraignante et donc dissuasive.
On peut se réjouir que Grenoble ait su anticiper avec Grenoble Ecole de Management ou avec la Cité Scolaire Internationale dans l’accueil de jeunes Chinois.
Notre politique touristique doit être mieux traitée. Il y a plus de touristes français en Chine que chinois en France. C’est un comble quand on sait le rapport des populations, la 1ère place de la France dans le monde en matière touristique, et la propension des touristes chinois à dépenser à l’étranger!
En 2014, il est prévu de fêter le 50eme anniversaire de la reconnaissance de la Chine populaire par le General de Gaulle. Ce sera l’occasion pour Grenoble de relancer notre coopération avec sa ville soeur de Suzhou, de donner des signes forts en matière d’accueil d’étudiants et d’investissements chinois dans notre ville.