Cette semaine, se tient à Grenoble la 19ème édition du Salon de l’Aménagement de la Montagne. Avec près de 500 exposants et 16000 visiteurs en provenance de 58 pays, ce salon professionnel est (avec InterAlpin à Innsbrück) un rendez-vous mondial incontournable des acteurs de la montagne.
En tant que responsable politique d’une part et pratiquant de la montagne d’autre part, j’ai deux visions distinctes de l’image de cette dernière. A la fois lieu de réalités physiques et source d’un imaginaire sans limite, espace de liberté et de réflexion, la montagne est la jonction entre la terre et le ciel. La montagne m’apparaît alors comme un espace de contemplation et de recherche de soi.
Mais la montagne est aussi un espace de loisirs et d’activités, le lieu d’une économie réelle qui crée de la richesse, des emplois, qui stimule l’innovation et la créativité. Elle est donc un territoire de progrès.
Ces deux dimensions bien que très différentes ne me semblent pas incompatibles.
Elles permettent de construire un avenir équilibré de développement durable qui associe protection de l’environnement, solidarité sociale et territoriale, développement économique et emplois.
De tout temps l’espace montagnard a su développer une dimension économique. Principalement agricole dans un premier temps, elle est devenue largement plus touristique de nos jours avec des enjeux économiques forts et des phénomènes d’aménagement et de fréquentation considérables.
Qu’il s’agisse de déplacements, d’aménagements, de développements d’infrastructures, de gestion ou de management, l’économie de la montagne avec ses villages, ses agriculteurs, ses artisans, ses commerçants, ses hôteliers mais aussi et surtout ses grands équipements touristiques se doit plus que jamais de porter une attention particulière au respect de l’environnement et aux impacts écologiques liés à la mise en œuvre de son développement.
De nombreux acteurs et territoires de montagne ont déjà engagé une telle démarche à travers la réalisation de chartes, la mise en place de processus de production et d’installation beaucoup plus économique en matière de consommation d’énergie, la construction de bâtiments aux normes HQE, etc. Mon sentiment est donc que les acteurs de l’économie de la montagne sont pleinement conscients de la problématique d’un développement durable, des enjeux environnementaux, sociaux et économiques qui y sont liés et qu’un grand rendez-vous tel que le Salon de l’Aménagement de la Montagne est une opportunité pour tous (ceux qui conçoivent, ceux qui aménagent, ceux qui exploitent, ceux qui organisent) de se retrouver, d’échanger et d’alimenter des réflexions indispensables quant à l’avenir des territoires alpins. Ce n’est donc pas le fruit du hasard si au fil du temps le SAM est devenu le Salon de l’Aménagement « Durable » de la Montagne.
