Hommage à Hubert Dubedout : cérémonie au cimetière Saint-Roch

Nov 24, 2016 | 3e circonscription, Personnalité | 0 commentaires

discours_md_dubedoutJ’ai participé aujourd’hui à la cérémonie en l’honneur d’Hubert Dubedout afin de saluer son action, et surtout un état d’esprit et une méthode qui m’ont tant inspiré… Un moment d’émotion, en présence notamment de sa famille, de sa femme Marie-Rose, qui a accepté l’invitation de l’association « Présence d’Hubert Dubedout » et Marie-Claire Rivoire présidente de « Saint-Roch ! Vous avez dit cimetière ? »

Retrouvez mon discours prononcé lors de cette cérémonie : 

« Michel, Hubert est mort »
Comment oublier ces 4 mots de l’appel de Marie-Rose Dubedout, ce vendredi matin 25 juillet 1986?
30 ans après, ce moment reste gravé dans ma mémoire.
Avec émotion, toujours.
Avec aussi des pensées vives et des souvenirs très forts.
Marie-Rose, vous m’avez dit que ce fut votre 1er appel, relevant qu’il manifestait ma proximité avec Hubert, proximité  marquée
par notre cheminement politique commun, bien sûr,
mais aussi par notre passion partagée pour la montagne,
et puis, par nos relations amicales et familiales.

– La politique :
Hubert Dubedout s’y est engagé sans ménager ses efforts, avec conviction, anime par des valeurs de progrès et de solidarité, poussé par l’action, vers l’avant, vers l’avenir, loin des mythes et de la nostalgie.
On a beaucoup évoqué la période des JO qui s’est révélée si faste pour le développement de Grenoble.
Hubert Dubedout avait compris, plus vite et mieux que d’autres, le bénéfice qu’on pouvait en tirer pour Grenoble et l’agglomération en termes d’image et d’infrastructures dans une ville alors sous-équipée.
Mais je veux, même de quelques mots, évoquer son attention aux plus défavorisés, son attachement au développement scientifique et technologique de la métropole (autre point commun pour nous 2, anciens du CEA), son ouverture au monde.
Qu’il s’agisse des aménagements urbains, de politique sociale, en direction des jeunes comme des personnes âgées, de politique culturelle, de politique de déplacements, de politique du logement et déjà de politique de la ville…
à l’image de Pierre Mendès France dont il s’inspirait volontiers, Hubert Dubedout, manifestait un état d’esprit, innovation pour la croissance, pragmatisme contre idéologies, sectarisme et repli sur soi, et une méthode, la concertation, pas dans le vide ou la superficialité, mais sur des projets et sans jamais renoncer à la responsabilité des élus.
Que d’ambition et de générosité pour une ville qu’il aimait et qu’il a marquée à jamais!

– La montagne :
Me reviennent à l’esprit tous ces moments privilégiés, partagés loin du cortège quotidien des soucis locaux et des problèmes nationaux.
Le Coolidge, l’arête des Cosmiques à l’aiguille du Midi, la traversée du Vercors en ski de fond…où nous avions perdu Marie dans le brouillard (mais qui était restée en bonne compagnie).
La traversée du Tour Noir et cette soirée au refuge d’Argentière face aux Droites, observant cette barrière impressionnante de couloirs et de piliers courant de la Verte au Triolet. Et nous refaisions le monde…Et il me faisait promettre de repartir à la conquête de Grenoble…
Et puis au printemps 86, au Mont Rose, avec le Cervin à l’horizon…
Ce matin-là, skis aux pieds, à plus de 4500 mètres d’altitude, Hubert était heureux de nous faire observer qu’il était le plus ancien sur le toit des Alpes italiennes.

– La proximité familiale et amicale:
Les souvenirs se bousculent.
Je pense à Marie que Marie-Rose et Hubert avaient vite adoptée.
Je pense à Roselyne et Marilia, à Saint-Bueil, à l’hôtel et aux randonnées où nous allions nous perdre en Chartreuse…
Des relations qui perdurent encore aujourd’hui malgré la distance dans le temps et dans l’espace…

Au total, Hubert Dubedout reste pour moi cet homme élégant, réservé mais généreux,
cet homme curieux de tout, doté d’une belle intelligence de cœur et d’esprit,
cet homme courageux, en montagne comme en politique.
Au total, comment dire?, un homme pluriel et solaire.

Alors, comment dans ces conditions, ne pas l’avoir estimé, comment ne pas l’avoir aimé?
Au point de m’avoir inspiré dans mon parcours de vie.
Au point de lui devoir la joie d’être grenoblois et d’en être devenu le maire,  dans une ville tournée vers l’histoire et vers le monde, à l’image de ses 3 roses symbolisant la science, la montagne et la liberté.