Cérémonie en hommage à Jean Moulin

Juin 21, 2013 | 3e circonscription, Actualités | 0 commentaires

Quelques semaines après avoir fêté le 70e anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance (CNR), j’ai participé ce matin à la cérémonie en hommage à la disparition de Jean Moulin, arrêté le  21 juin 1943 à Caluire. Je vous invite à prendre connaissance du discours que j’ai prononcé lors de l’émouvante cérémonie qui s’est déroulée au Mémorial de la Résistance en présence d’élus, du sous-Préfet, de représentants des associations d’anciens combattants et de lycéens. 

Monsieur le Sous-Préfet,

Madame la Vice-présidente du Conseil général,

Madame la Conseillère Régionale,

Mesdames et messieurs les élus,

Mesdames et messieurs les présidents d’association,

Mesdames et messieurs les résistants et anciens combattants,

Mesdames et Messieurs,

Au nom des Grenoblois, je veux dire mon émotion et ma fierté de participer à l’hommage rendu à Jean Moulin en ce 21 juin, jour anniversaire de son arrestation à Caluire en 1943.

A peine un mois auparavant, le 27 mai 1943, Jean Moulin avait fondé le Conseil National de la Résistance, création que nous avons commémorée il y a quelques semaines ici-même.

En fédérant celles et ceux qui étaient prêts à braver le danger au nom d’un idéal supérieur ; en unifiant sous un même commandement politique les mouvements qui rassemblaient dans l’ombre celles et ceux qui refusaient l’inacceptable ; en regroupant les forces de la Résistance  … Jean Moulin a été celui qui a su porter l’espoir de la victoire au-delà de sa vie même.

Cet espoir qui éclaire la route, même aux heures les plus noires. Cet espoir qui relève et met en marche, même la peur au ventre. Cet espoir qui renouvelle et régénère les forces au défi de la haine et de l’atrocité, malgré l’accablement des jours mauvais, malgré les amis perdus. Cet espoir inlassable et inflexible qui ne supporte aucune concession.

Jean Moulin est mort en martyr par amour de la liberté et de la démocratie. Il est mort comme bien d’autres, qui sont allés au bout de leur humanité et ont sacrifié leur vie pour le bien commun. Il est mort comme bien d’autres, écrasé par l’Histoire et pourtant pleinement acteur de sa renaissance.

Ainsi, à Grenoble, comment ne pas associer à cet hommage le docteur Gaston Valois, qui dès le lendemain du vote des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain en juillet 1940, n’hésitait pas à recouvrir le buste de Marianne de sa mairie de Tullins d’un crêpe noir en pleine séance de conseil municipal pour signifier le deuil de la République… Gaston Valois qui, arrêté en novembre 1943 lors de l’épisode épouvantable de la Saint-Barthélémy grenobloise, a choisi lui aussi le suicide dans sa prison pour ne pas livrer les membres de son réseau à la Gestapo…

Alors que le sort de notre pays se décidait dans les geôles nazies à Lyon puis dans la villa de Neuilly où il a été pour ainsi dire achevé, le silence héroïque de Jean Moulin a permis de maintenir le commandement unifié de la Résistance et d’aller vers la victoire.

« Je ne savais pas que c’était si simple de faire son devoir quand on est en danger »  a dit Jean Moulin après avoir connu une première fois la torture en tant que Préfet de la République en exercice à Chartres (parce qu’il avait refusé de signer une dénonciation de tirailleurs sénégalais auxquels les Allemands voulaient imputer la responsabilité de la mort de populations civiles sous les bombardements).

Patriote, homme intègre et homme d’engagement, Jean Moulin est entré depuis longtemps dans la cohorte de celles et ceux qui ont mis au service de l’humanité la fidélité à leurs valeurs et la fermeté de leurs convictions.

De celles et ceux qui doivent servir d’exemple et de référence aux générations suivantes.

De celles et eux dont la mémoire est chérie pour ce qu’elle exige … mais aussi pour ce qu’elle donne à espérer de nous-mêmes et de la communauté humaine, pour le présent comme pour le futur.