J’étais présent et je suis intervenu mardi 14 février dernier en Commission des Affaires étrangères (CAE) lors de la présentation du rapport de M. Philippe Cochet (président) et Mme Seybah Dagoma (rapporteure) sur la Côte d’Ivoire.
Pays attractif et moteur dans la croissance économique de Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire a moins préoccupé la représentation nationale ces dernières années qu’entre 2010 et 2011, lorsque des affrontements violents avaient émaillé l’élection présidentielle opposant les partisans du Président sortant Laurent Gbagbo à ceux d’Alassane Ouattara, finalement élu le 6 mai 2011.
Depuis, force est de reconnaître que le pays apparaît dans les médias comme la nouvelle locomotive de l’Afrique de l’Ouest. Ce retour d’influence économique et stratégique était attendu de longue date, la Côte d’Ivoire ayant connu un certain faste économique dans les années 1960-70 avant de subir une série de crises aux conséquences durables dans les années 1980-2000 (crise du cacao notamment). Mais l’âge d’or est-il vraiment de retour ?
La Côte d’Ivoire est une terre de contrastes. Il y a un écart immense entre le miracle ivoirien dépeint par les médias et la vie quotidienne des Ivoiriens. D’un côté, une agriculture diversifiée (1er producteur de cacao), des ports d’envergure mondiale, un aéroport international, un réseau routier relativement en bon état, un potentiel minier important, du pétrole et du gaz naturel offshore, sans compter l’appétit insatiable des Ivoiriens pour les nouvelles
technologies. Avec un taux de croissance de 9% par an, les grandes entreprises mondiales se positionnent dans le pays, à l’image de Carrefour qui a fait d’Abidjan sa tête de pont pour l’Afrique subsaharienne.
Mais de l’autre côté, 46% de la population vit sous le seuil de pauvreté, 40% de la population n’est pas raccordée aux réseaux électriques et de distribution d’eau. Education et formation professionnelles sont des enjeux primordiaux pour l’avenir.
Dans ce contexte, je suis intervenu :
1) Pour rappeler que l’aide publique au développement devait être considérée dans son ensemble, bilatérale et multilatérale et que la France avait un rôle majeur à jouer à travers notamment l’Agence française de développement (AFD), dont je suis un des administrateurs.
2) Pour souligner le rôle de plus en plus référent et pilote de la Côte d’Ivoire, au plan économique comme politique dans la région, en particulier en direction des pays les plus « fragiles », tels que le Burkina Faso et le Mali.
3) Pour appeler à une autre intervention plus spécifique sur le développement urbain de la capitale économique Abidjan, eu égard à son poids démographique (près de 5 millions d’habitants).
RETROUVEZ LA VIDÉO DE MON INTERVENTION EN CAE :