Avec Jean-Louis Mercadié, nous avons enchaîné la Pointe Dufour et le Nordend dans le Valais

Juil 31, 2008 | Montagne

valaisAu-dessus de Zermatt et de l’immense Gornergletscher, culminent 18 sommets de plus de 4000. Frontalier entre la Suisse et l’Italie, le Mont Rose est un massif à lui tout seul, un géant qui mérite bien son nom au lever et au coucher du soleil.

Avec mon guide et ami Jean-Louis Mercadié, nous avions décidé de gravir la Pointe Dufour, deuxième sommet des Alpes, qui culmine à 4634m et d’enchaîner dans la foulée avec le Nordend (4609m). Durant l’été 2006, après la traversée des Lyskamm, nous avions déjà tenté de gravir ces mêmes sommets mais un épisode orageux mémorable nous avait contraint à faire demi-tour.

Mardi, le temps est beau. Nous partons de Zermatt pour rejoindre la cabane de Monte Rosa à quelques 2795m d’altitude. Belle randonnée qui permet d’admirer différentes faces du Breithorn, de Pollux, Castor, Lyskamm et du Mont-Rose. Le rythme est bon et je me sens bien.

Ceux qui pratiquent la montagne savent ce qu’est une soirée en refuge. Le dîner est servi tôt, on partage la tablée et l’on se couche avant même la tombée de la nuit car les heures de sommeil sont courtes.

Mercredi matin la météo est avec nous. Le ciel est clair. A 2h15, nous quittons le refuge tels deux fantômes.

Premier objectif : la Pointe Dufour.

Im174_2 Au dessus du refuge, on s’élève vers l’Est dans la moraine en direction du Monte Rosa Glestcher. Malgré les récentes chutes de neige, la partie inférieure du glacier est un enchevêtrement de séracs dans lequel il faut trouver son chemin. Puis, succède une portion traversée par de larges crevasses pour terminer sur une partie de l’itinéraire plus clémente malgré la pente. Jean-Louis est devant. Il connaît mon rythme, il connaît bien la course. Arrivé à la pointe Dufour vers 9h30, le temps se couvre. Juste le temps d’une photo et nous redescendons au col Silbersatel à 4515m avant d’enchaîner l’ascension du Nordend. A 11h30, nous atteignons le sommet. Au final, nous aurons parcouru 2278 mètres de dénivelé positif dans la journée.

A la descente, la pluie nous accompagne. Face à cette impressionnante pyramide qu’est le Cervin et malgré la fatigue, j’éprouve une certaine satisfaction en me disant que  » Ca y est, j’ai accroché tous les 4000 alentours ».

Mais la conquête d’un sommet d’altitude ne s’accompagne pas forcément de la recherche de la difficulté à tout prix. Elle est pour chacun de nous une affaire personnelle et elle reste pour moi une émotion intense, une invitation à me retrouver.

A chacun son Everest.