Les pôles de compétitivité sous le joug de la rigueur ?

Avr 12, 2008 | Actualités | 0 commentaires

En 2005, le gouvernement avait labellisé 71 pôles de compétitivité et s’était engagé à leur consacrer 500 millions d’euros par an de 2006 à 2008, soit un total de 1,5 milliard.

Le nouveau secrétaire d’Etat à l’Aménagement du territoire, Monsieur Hubert Falco, s’est prononcé le 9 avril dernier pour un "toilettage" des 71 pôles de compétitivité, permettant de "concentrer les moyens" sur ceux "qui ont joué le jeu".

"Les pôles de compétitivité, ce ne sont pas des pôles d’assistanat aux entreprises. C’est une participation donnée par l’Etat et les collectivités pour développer l’innovation et la recherche", a-t-il déclaré.

Il est certain que l’éparpillement des aides de l’Etat sur tant de pôles n’a pas favorisé l’émergence de beaucoup de centres de recherche pouvant rivaliser sur la scène mondiale. Mais, ce toilettage n’annonce t-il pas le retrait de l’Etat de projets commençant à se pérenniser et que les collectivités territoriales vont devoir porter à bout de bras?

Dans le domaine de la recherche et de l’innovation, on se doit pour être compétitifs de suivre une ligne directrice et de s’y tenir. Le succès et la pérennisation sont à ce prix.

Je pourrais me réjouir d’apprendre que l’Etat serait susceptible d’accorder des aides d’un montant plus élevé aux pôles de compétitivité qui réussissent, car Minalogic est un projet dont je suis fier. Toutefois, ce toilettage a l’apparence d’une rigueur qui ne dit pas son nom et il ne bénéficiera à personne. Ni aux pôles les plus dynamiques, ni aux territoires, ni même à l’Etat français.

En prenant part à la Stratégie de Lisbonne en 2000 puis en 2005, l’Etat français s’était engagé à financer la recherche publique à hauteur de 3% du PIB. Non seulement on est bien loin de cet objectif mais en plus le gouvernement est en train d’hypothéquer l’avenir des prochaines générations, en opérant des coupes sombres dans les budgets de la recherche publique française, sous couvert d’une politique d’aménagement du territoire.