Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient

Août 19, 2014 | Actualités | 0 commentaires

Lors du 69ème anniversaire de la Libération de Grenoble avec mon adjoint Jean-Michel Detroyat

 

Le 22 août 1944, il y a 70 ans, Grenoble recouvrait enfin la liberté. L’armée allemande l’avait abandonnée avant l’aube, menacée par l’avancée des armées alliées débarquées en Provence.

Albert Reynier, dit Vauban, nouveau Préfet nommé par la Résistance, s’installait place de Verdun, Frédéric Lafleur, le nouveau Maire, investissait l’hôtel de ville.

Le 22 août était un jour de liesse, mais il ne pouvait pas faire oublier le bilan terrible de l’occupation : 840 fusillés, plus de 2000 hommes tués au combat, autant de disparus, plus de 1000 déportés politiques dont la moitié n’est pas revenue, et 1000 juifs déportés depuis Grenoble à partir de 1942 dont 900 ne sont pas revenus.

Ce 70ème anniversaire sera l’occasion de transmettre la gratitude, la reconnaissance et l’admiration que nous portons à nos aînés à qui nous devons de vivre dans la liberté et dans la dignité.

Cela me rappelle le 60ème anniversaire de la Libération de Grenoble, devant une foule enthousiaste de plusieurs milliers de personnes, j’avais conclu mon allocution par quelques mots de Pierre Brossolette sur les martyrs de la France combattante. Il les avait prononcés le 18 juin 1943.

Il disait, je le cite : « En cet anniversaire du jour où le général de GAULLE les a convoqués au banquet sacré de la mort, ce qu’ils nous demandent ce n’est pas de les plaindre mais de les continuer. Ce qu’ils attendent de nous ce n’est pas un regret, mais un serment, ce n’est pas un sanglot mais un élan ».C’est cet état d’esprit qui a donné à notre pays la place qu’il occupe dans le monde, qui fait de la Marseillaise un hymne universel à la liberté et des 60 millions de Français une communauté bien plus influente que ne le seraient autant d’êtres humains choisis au hasard de par le monde.

Une France sûre de son destin, voilà le message que nous lègue la Résistance. Il faut le rappeler à nos concitoyens, nous ne vivons pas des circonstances aussi dramatiques et nous ne sommes pas à la recherche d’un sauveur providentiel.Mais tous ensemble nous n’en devons pas moins veiller à être ces instruments de la nation en vrai destin en repoussant toute tentation de céder à la fatalité du déclin. Les défis à relever sont grands : désindustrialisation, déficit du commerce extérieur, dette abyssale de l’Etat, insuffisances du système scolaire, crise des quartiers, affaiblissement du vivre ensemble…
Mais les défis étaient bien plus grands à l’été 1940 lorsque la France se trouvait à terre et bien plus grand aussi à l’été 1944 lorsque la France était à reconstruire. Et pourtant nos devanciers les ont relevés et de quelle belle manière ! Si nous faisons preuve de la même ambition, de la même énergie et du même enthousiasme qu’eux, nous poursuivrons cette aventure formidable qu’a été la France au long des siècles.

Depuis 1995, date à laquelle j’ai été élu Maire de Grenoble pour la première fois, j’ai souhaité que les rencontres de la mémoire prennent une place forte dans la vie de notre cité.
J’ai voulu promouvoir une ville citoyenne, ouverte sur le monde, une ville que j’aime au présent et au passé aussi. Un passé parfois tumultueux, souvent frondeur, dont on extrait sans peine les épisodes remarquables qui attestent son ardeur.
J’ai toujours été très sensible aux différentes commémorations, aux expositions, aux inaugurations en hommage à celles et ceux qui se sont battus pour nous permettre d’être libres.
Je me souviens de l’inauguration de l’esplanade Alain Le Ray en 2008, l’inauguration de l’allée Henri Frenay en 2009, les commémorations de la Libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, les cérémonies commémoratives de la mort du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises, la commémoration de l’abolition de l’esclavage, le rassemblement devant le mémorial arménien du premier génocide du XXème siècle…
J’ai toujours voulu avec mes différentes équipes municipales, que la Ville de Grenoble organise de belles cérémonies à la hauteur de celles et ceux qui sont morts pour la France. C’était mon devoir !
C’est pourquoi avant de quitter ma fonction de Maire de Grenoble, j’ai souhaité que ce 70ème anniversaire de la Libération de Grenoble soit une réussite au travers de nombreux événements organisés par la Ville de Grenoble, dont le passage de la Patrouille de France et je remercie le Général Mercier d’avoir accepté cette demande.

Je vous invite à venir nombreux commémorer et perpétuer la mémoire de notre ville et de son pays.